La scène d’ouverture, c’est un peu la bio Twitter de n’importe quel film d’horreur – c’est celle qui doit contenir suffisamment d’informations pour nous donner une idée de ce qu’on va trouver dans les deux heures qui suivent et qui doit susciter notre intérêt pour éviter qu’on aille glander sur Tumblr pendant la moitié du film et qu’on en zappe la moitié.
Si elle est réussie, il y a de grandes chances pour qu’on reste jusqu’à la fin, peu importe le tournant que prennent les choses, parce qu’on nous a assez donné envie de rester au début pour qu’on accepte de suivre l’histoire jusqu’à son dénouement.
Mais réussir une vraie bonne scène d’intro n’est pas chose aisée et rares sont les films qui peuvent se vanter d’avoir frappé un très grand coup dès le début, au point de marquer les spectateurs dès le premier quart d’heure. En voici cinq qui ont largement passé cette épreuve.
1. Scream, de Wes Craven (1996)
Duh. Évidemment.
On parle du film qui a commis l’affront de nous présenter l’une des plus grandes stars hollywoodiennes de l’époque dans sa scène d’intro pour la défoncer dans le premier quart d’heure et laisser la place à un gang d’anonymes et de visages peu familiers (en dehors de Courtney Cox qui n’était pas en manque de notoriété à l’époque).
Le fait d’avoir tué Drew Barrymore dès le début du film après l’avoir présentée comme potentielle final girl était déjà un grand tour de force, mais la scène toute entière suinte la perfection de bout en bout.
…En plus d’être ultra-référencée.
À noter par ailleurs pour celles et ceux qui l’ignorent qu’une autre référence que celles données par Ghostface et Casey se trouve dans cette scène. En effet, lorsque les parents de Casey comprennent que quelque chose ne va pas, le père ordonne à la mère de se rendre chez les Mackenzie pour appeler la police. C’est la même consigne que Laurie Strode a donnait à Tommy et Lindsay pour échapper à Michael Myers dans Halloween de John Carpenter.
2. Halloween, de John Carpenter (1978)
…Et puisqu’on en parle, Halloween a tout à fait sa place dans cette liste.
Quatre petites minutes, c’est tout ce qu’il a fallu à John Carpenter pour nous présenter son boogeyman, Michael Myers. Quatre minutes au cours desquelles on voit toute la scène en POV, à la place de Michael, et qu’on se retrouve à tuer sa soeur à coups de couteau par procuration. (Ce ne sont d’ailleurs pas les mains du jeune acteur qui jouait Michael que l’on voit dans cette scène, mais celles de Debra Hill, la productrice et co-scénariste du film).
Quatre minutes au cours desquelles on comprend une chose importante : Michael n’a, a priori, aucune raison valable de se mettre à tuer et ne le fait que parce que c’est dans sa nature – ce qui le rend infiniment plus terrifiant.
3. L’Armée des Morts, de Zack Snyder (2004)
Quand on fait un film de zombies enragés, comment faire comprendre au spectateur que c’est vraiment la merde totale dans le monde ? Avec une scène d’intro comme dans L’Armée des Morts. On dira ce qu’on veut de Zack Snyder et de son oeuvre, il n’empêche qu’il fait partie des rares à avoir réussi à commettre un remake décent en y apportant une petite touche d’originalité (= en changeant quasiment tout sauf le nom et le setting, en gros) (mais je préfère ça qu’une copie conforme foirée de A à Z).
Le trailer ne lui rend pas complètement hommage, mais donne un bon aperçu de ce à quoi ressemble le résultat final.
4. Les Dents de la Mer, de Steven Spielberg (1975)
On ne le présente plus, et pourtant, quand on pense au classique de Spielberg, on oublie souvent d’évoquer la scène d’ouverture dans laquelle la jeune Chrissie profite de sa toute dernière baignade avant de finir en formule complète salade-tomates-oignons dans la gueule de cette grosse brute de Bruce.
C’est pas par hasard si ce film a traumatisé plusieurs générations et que nous sommes aujourd’hui si nombreux à flipper nos races dès qu’il s’agit de foutre un pied dans l’eau salée – et quand on revoit cette scène, on comprend à quel point la situation était déjà désespérée dès le départ. De quoi y réfléchir à deux fois avant de lancer votre prochain « Regarde, je nage jusqu’à la bouée ! ».
5. Le beau-père, de Joseph Ruben (1987)
On passe à un classique un peu plus méconnu mais qui a lui aussi sa place dans le classement puisqu’il nous présente le personnage de Jerry Blake (incarné par Terry O’Quinn) d’une façon assez similaire à celle utilisée par Carpenter pour nous présenter de Michael.
Ici, pas de prise en POV mais la montée en puissance et le climax fonctionnent à peu près de la même façon. On découvre le personnage petit à petit dans une scène du quotidien toute bucolique, et plus on avance, plus le malaise grandit, jusqu’à ce que la révélation nous éclate en pleine face et qu’on comprenne qu’on à affaire à un vrai gros psychopathe de première catégorie – et que ceux qui croiseront sa route sont partis pour faire un sacré voyage au bout de l’enfer.
Bonus : Le Vaisseau de l’Angoisse, de Steve Beck (2002)
Ce n’est pas la première fois que j’en parle, mais je trouve toujours une occasion de ressortir cette scène – parce que si le film en lui-même est clairement médiocre, la scène d’ouverture elle, reste magistrale. On se retrouve plongés dans une ambiance façon La croisière s’amuse jusqu’à ce qu’un vilain accident de câble vienne foutre sa merde dans la petite teuf et qu’il ne reste plus qu’une personne debout sur tout le navire.
Rien que pour ça, je ne regrette pas de m’être un jour infligé ce film – et je continuerai de ressortir cette scène à la moindre occasion, tant je la trouve jouissive.
C’est tout pour le moment, j’ai encore bien d’autres scènes en tête mais elles feront peut-être l’objet d’une deuxième édition (si j’arrive à me décider à tenir un rythme de publication régulier, mais va falloir que j’accepte une bonne fois pour toutes que ça n’arrivera JAMAIS) (j’ai deux autres blogs à tenir, après tout, c’est du boulot hein).
tellement daccord pour le vaisseau de l’anguoisse, c’est dommage il y avait une bonne idée de scenar’ mais c’est mal exploité surtout
Pas d’évocation pour les 15 minutes d’ouverture qui vont crescendo dans la putain d’angoisse jusqu’à se demander quand une de ces saloperies va nous tomber dessus dans le film The Descent ? Pour moi c’est une des ouvertures qui m’a traumatisé a tout jamais.
Et on en parle aussi de la scène d’ouverture dans Don’t be afraid the Dark où on finit par se jurer de ne plus jamais aller chez un dentiste ?
Rien de mieux qu’un petit film comme ça, dans le noir, le soir d’Halloween
The Descent est un des meilleurs films d’horreur jamais réalisé, très flippant à rendre claustrophobe et nyctophobe mais l’intro nous interroge davantage sur les relations entre ces filles plutôt qu’un prélude aux réjouissances à venir