Les Tueurs de L’Éclipse (Bloody Birthday)

Ross Stewart est de retour avec une nouvelle revue ! Cette fois, il s’attaque aux Tueurs de L’Éclipse, réalisé par Ed Hunt, avec des enfants pas très sages.

Ils sont petits, sournois et sans scrupule. Privez-les de Bob l’éponge et ils vous étoufferont durant votre sommeil. S’ils vous demandent de jouer avec eux, ça sera sans doute à Docteur Maboul. Leur fourberie n’a d’égale que la fausse candeur qui habite leur yeux… Et oui, aujourd’hui nous parlons des psychopathes des cours de récré avec Les Tueurs de l’Éclipse, un film qui prouve à lui seul que 3 gosses ingénieux et malveillants peuvent faire autant de dégâts que le trio de frangins dégénérés de Détour Mortel !

Parce qu’y a pas que des gastronomes en culottes courtes !

Les bambins tueurs ça fait longtemps qu’ils courent les rues des films d’horreur. Déjà en 1956, la charmante Rhoda tuait ses petits camarades de classe dans La Graine du Mal. Depuis la vague des gamins diaboliques ne s’est pas tarie. L’Exorciste, en 1973, La Malédiction, en 1976, et plus récemment Esther et The Children, tous les deux sortis en 2009, ne sont que quelques exemples emblématiques de cette source inépuisable d’effroi ! D’ailleurs, si vous n’avez pas encore vu le court métrage posté par Mandy sur une crèche pour enfants démoniaques, il est temps de vous rattraper. Ces petites saloperies sortent aussi du cinéma pour envahir une autre de mes passions, les jeux vidéo. Dans Lucius, développé par Shiver Games et sorti en octobre 2012, vous incarnez en effet le digne héritier pixelisé de Damien. Non vraiment y a pas à dire, ces sales gosses n’ont pas fini de me faire flipper.

Pour en revenir à notre film, il faut savoir qu’en 1981 c’était gonflé d’aborder un sujet aussi subversif, surtout qu’ici nos apprentis assassins ne sont ni maltraités, ni sous l’influence d’une puissance démoniaque. Ils ne cherchent pas à se protéger des adultes qui les oppriment comme dans Les Révoltés de l’An 2000, et ne sont pas non plus possédés, à l’image de Regan dans L’Exorciste. Non, nos trois chérubins ont tout pour être heureux, ce qui est d’autant plus dérangeant. Seulement voilà, ils sont nés au mauvais moment, un soir d’éclipse, ce qui les a privés de toute empathie. Et s’ils ne sont pas frères et soeurs, ils partagent en revanche les mêmes pulsions meurtrières. Rien de plus naturel donc pour eux que de fêter leur dixième anniversaire dans un bon bain de sang, d’où le titre original : Bloody Birthday.

Certes, le prétexte est bien mince pour justifier une telle soif de violence, mais qu’importe, le film a d’autres atouts à faire valoir. Tout d’abord, une ambiance très prenante, assez pesante, voire franchement glauque par instant. Pas de blague à deux balles pour détendre l’atmosphère, juste un peu d’humour noir qui laisse s’installer un malaise presque palpable, renforcé par le jeu d’acteur des trois enfants. Il est d’ailleurs grand temps de passer à la présentation de notre funeste trio. Honneur aux demoiselles avec Debbie, la petite blonde angélique, toujours souriante. Cette petite fille modèle espionne sa grande soeur à l’aide d’un trou qu’elle a fait dans sa penderie, et n’hésite pas à faire payer ses petits camarades pour qu’ils puissent la reluquer.

Comme tout bon tueur en série qui se respecte, elle garde des trophées de ses victimes, dans le cas présent des coupures de presse qu’elle colle dans son journal intime. Le cerveau de la bande, c’est Curtis, un petit génie du bricolage qui te fabrique un super gadget avec deux bouts de ficelle et un vieux clou. Cet habile manipulateur joue aussi à fond sur son statut d’enfant pour se sortir des mauvais pas ( »Mais voyons c’était juste un jeu ! »). Enfin Steven, le petit blond à l’air innocent qui ne sert à rien, il faut bien l’avouer, à part de faire-valoir à Curtis, véritable meneur du groupe. Précisons au passage qu’il est incarné par Billy Jayne, alias Mikey Randall dans Parker Lewis ne Perd Jamais.

Petits mais Psychos !

Le film profite d’un rythme soutenu et on ne s’ennuie pas. Honnêtement, je m’attendais à quelques coups fourrés, pas mal de mesquinerie, beaucoup de suspense et un ou deux cadavres. Mais là ça liquide sec, nos Michael Myers des bacs à sable sont de sacrés maniaques et totalisent un score très respectable de sept morts (et quelques tentatives infructueuses aussi) ! Perdent pas de temps les morveux ! En plus, ces sales petits enfoirés tuent un peu n’importe qui, pas seulement les personnes qui les contrarient, comme leur vieille prof super chiante (qui y passe quand même je vous rassure). C’est flagrant lors d’une scène dans laquelle Curtis parcourt les rues la nuit, simplement pour trouver quelqu’un à tuer avec le magnum qu’il a réussi à chouraver. C’est finalement un pauvre couple en train de fricoter peinard à l’arrière d’un van qui en fera les frais. Aucun scrupule je vous dis ! On pourrait aussi chipoter en avançant que le recul de l’arme devrait déboîter l’épaule de Curtis, mais on va plutôt dire que c’est une sorte de super pouvoir de psychopathe.

Après l’histoire tourne en gros autour de Joyce, une jeune institutrice, qui s’est rendue compte que les trois mômes n’étaient pas nets. Déjà, ils avaient enfermé son petit frère Timmy à l’intérieur d’un frigo dans une décharge pendant une partie de cache-cache. Au début, elle se dit juste que c’est sûrement un mytho de Timmy, parce que le gamin est un chouilla bizarre, un peu comme tous les gamins. Mais c’est le thème astrale de Debbie qui lui met la puce à l’oreille. Car oui, Joyce est astrologue à ses heures perdues et un soir elle décide de faire le thème astrale de la petite blonde, comme ça, pour le fun.

Le verdict tombe, Debbie est dénuée de tout sentiment. Finalement, c’est bien la tentative de meurtre sur sa personne qui achèvera de convaincre Joyce que tout ça sent vraiment le faisan. Heureusement pour eux, les sales mioches s’étaient assurés qu’on ne puisse pas les identifier. Curtis décide alors de discréditer Joyce durant la fête d’anniversaire en lui tendant un piège bien vicelard. Il lui fait croire qu’il a empoisonné le gâteau pour qu’elle l’accuse publiquement d’être un dangereux frappadingue. Bien sûr, lorsque tout le monde constate que le gâteau est tout à fait normal Joyce est humiliée et n’a plus qu’à présenter ses excuses à Curtis.

Si à partir de ce moment elle se méfie sérieusement de ce petit salopard, j’ai été en revanche très surpris de voir qu’elle ne soupçonnait pas Debbie et Steven d’être dans le coup. Pourtant ces trois là ne se quittent pas ! Joyce accepte donc sans rechigner la demande de Debbie d’être sa babysitter pour une soirée qu’elle n’est pas prête d’oublier. Les trois gosses vont en effet monter un plan tordu pour se débarrasser de la jeune institutrice et de son petit frère pour un final très réussi mais manquant de grosses distributions de mandales ! Pourtant ça m’aurait fait tellement plaisir de voir ces trois têtes à claques se manger une bonne baigne ! Bref, si vous êtes nostalgiques des vieux films d’horreur je vous conseille vivement de jeter un oeil aux Tueurs de L’Eclipse, qui sous ses aspects de petite péloche sans prétention cache un tas de bonnes surprises. Pour ma part, je vais de ce pas piéger les balançoires et les toboggans de mon quartier, juste par précaution.

– Rédigé avec amour par Ross Stewart.

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