The Good Neighbor (2016) : Ne filmez pas vos voisins sans leur consentement

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Il arrive une fois de temps en temps que je choisisse un film à regarder un peu au pif parce qu’on est dimanche, que je suis malade, qu’il fait moche ou que j’ai simplement envie de buller devant ma télé sans trop me prendre la tête. Généralement, je choisis un film qui a l’air suffisamment divertissant pour me tenir éveillée mais qui ne nécessite pas que je sois 100% attentive à ce qui se passe au cas où j’aurais envie de faire autre chose à côté.

Mais parfois, je tombe sur une pépite qui me prend totalement par surprise – et ce fut une fois de plus le cas lorsque j’ai décidé de regarder The Good Neighbor.

Le pitch avait pourtant l’air totalement basique : deux adolescents, Ethan et Sean, décident de réaliser un documentaire aux frontières de la légalité pour prouver qu’on peut réussir à convaincre n’importe qui de croire au surnaturel en utilisant les bons outils. Leur cible ? Le voisin grincheux d’Ethan qu’ils n’auront aucun scrupule à faire flipper parce que c’est apparemment un connard notoire. Ils profitent un jour de son absence pour installer des caméras et tout un tas de petits mécanismes ingénieux dans sa maison pour mettre en place leur grand canular et ainsi contrôler ce qui se passe chez lui à distance – portes qui claquent, lumières qui vacillent, musique qui s’allume toute seule… De quoi convaincre le vieux bonhomme qu’il a effectivement reçu la visite d’un esprit farceur.

Oui mais voilà, leur voisin n’est pas exactement celui qu’ils imaginent et les choses ne vont pas se passer exactement comme prévu…

En me lançant dans cette aventure, je m’attendais donc à assister à une intrigue assez classique sur le thème de l’arroseur arrosé, prête à voir le voisin se retourner contre les deux ados dans un jeu de chat plus ou moins haletant. Je n’en dirai pas plus sur ce à quoi j’ai finalement assisté, mais une chose est sûre, j’ai non seulement été surprise, mais j’en suis également ressortie ravie.

Ce qui a aidé, en premier lieu, c’est le casting. James Caan est excellent dans le rôle du voisin et porte très bien son énigme jusqu’au dénouement, nous laissant toujours un peu sur la brèche, sans trop savoir si on doit compatir ou le détester. Ethan et Sean, respectivement interprétés par Logan Miller et Keir Gilchrist, tiennent également bien leurs rôles de petits cons jusqu’au bout et livrent des performances tout à fait solides. Bien qu’en tant qu’adulte à peu près responsable je me sois rangée du côté du voisin par réflexe au début du film – parce que leur projet, bien qu’intéressant, est quand même sacrément illégal et irresponsable, réfléchissez deux minutes bande de branquignolos – j’ai fini par rentrer à fond dans leur jeu, en espérant qu’ils aillent encore plus loin, qu’ils dépassent toutes les limites possibles pour tirer le meilleur de leur étude et de leur sujet.

Comme eux, j’ai vu ma curiosité grandir et devenir de plus en plus malsaine, j’ai oublié ma morale et mes principes et je voulais qu’ils touchent au coeur de l’intrigue, qu’ils rendent ce pauvre vieillard complètement maboule avec leurs petits gadgets. Je voulais savoir ce qui se cachait au fond de l’âme du voisin, aussi bien que dans sa mystérieuse cave verrouillée. Et même si j’ai très vite oublié si je voulais voir une intrigue policière 100% réaliste ou un délire totalement surnaturel, une chose était sûre : je voulais aller au bout et extraire la moelle de cette histoire.

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Le film aurait pu facilement tomber dans la critique sociale facile sur fond de « ohlala ces adolescents obsédés par la célébrité et les YouTubeurs vraiment quelle bande de branleurs » et, même s’il y avait un peu de ça au fond, ça a été traité avec suffisamment de subtilité et d’adresse pour qu’on puisse en ressortir avec quelques doutes, sans tomber dans la fatalité et le jugement hâtif.

The Good Neighbor n’est pas un film à sursauts, il ne vous empêchera pas de dormir la nuit, mais si vous êtes comme moi, il y a de grandes chances pour qu’il vous tienne en haleine jusqu’au bout et qu’il vous reste en tête plusieurs jours après l’avoir vu. Je n’arrête pas d’y penser depuis ce fameux dimanche, et je suis extrêmement contente de lui avoir donné sa chance – il fait partie de ces petites pépites que je prends plaisir à recommander lorsqu’on me demande des conseils de films peu connus à voir. Sans être un chef d’oeuvre, il offre tout ce dont j’avais besoin quand je l’ai lancé : du divertissement, de la nouveauté, et une intrigue qui tient la route.

Si vous décidez de lui donner sa chance, j’espère que vous en ressortirez avec la même satisfaction que moi, parce que j’ai rapidement développé une certaine affection pour ce petit film et que sinon j’aurais l’impression que vous insultez mon enfant et ça va devenir gênant.

5 réflexions sur “The Good Neighbor (2016) : Ne filmez pas vos voisins sans leur consentement

  1. Salut, merci pour la découverte.
    c’est vrai qu’il est pas mal ce petit film… sans prétention, mais ça tiens bien la route. Glauque à souhait.

  2. Salut,
    Je n’ai jamais regardé ce film mais il a l’air vraiment très intéressant. Ton article m’a donné envie d’aller le voir. Je suis vraiment très curieuse de savoir ce que le voisin leur réserve comme surprise.

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