Le Couvent (2000) – Comité de Défense des Films Pourris

Le Couvent est un film qui a l’air d’avoir été tourné avec un 3310 et un budget de 7,50€ et dont on aimerait bien se moquer, mais comme il le fait très bien lui-même c’est pas la peine.

hailsatan

La première fois que j’ai vu Le Couvent de Mike Mendez, ça devait être en 2003, après avoir chopé le DVD au vidéo club (je suis un fossile) du coin un peu par hasard pour me faire une petite soirée nanards entre copines, avec pizza et glace, pour rigoler un peu. Et pour le coup, on a vraiment, VRAIMENT beaucoup rigolé. Parce qu’au premier abord, quand on se lance dans Le Couvent sans trop savoir où on fout les pieds, on a vraiment l’impression d’avoir déterré le navet du siècle. Les dialogues sont hallucinants, les acteurs sont tous plus mauvais les uns que les autres, les FX sont à pleurer et le scénario, alors là…

Mais quand on y regarde de plus près, on découvre un OVNI complètement délirant et vachement marrant, qui ne se prend pas au sérieux une seule seconde et qui tire son inspiration des plus grands. Avec une vibe entre Démons de Lamberto Bava et Evil Dead de Sam Raimi, des caméos de haut niveau et une guest-star de qualité, c’est un film qui mérite bien plus d’amour que de haine, et qu’on devrait tous chérir et sortir pour les grandes occasions.

Gothopouffes et Nonnes Fluo

La scène d’ouverture pose parfaitement l’ambiance en nous emmenant très haut dans le cliché vaseux et la mise en scène en carton dès le départ (notons par ailleurs que la scène se déroule en 1960 et que la chanson qu’on entend, You Don’t Own Me de Lesley Gore, est sortie en 1963 – ce qui pousse les perfectionnistes et les puristes à fermer leur bouche et abandonner tout espoir dès les premières secondes).

On y découvre donc une scène de tuerie dans un couvent, orchestrée par une jeune femme qui a visiblement assez peu apprécié son passage au pays des nonnes et qui compte bien leur faire payer… Mais payer quoi ? Mystèèèère, vous le découvrirez plus tard.

On se propulse jusqu’en 2000, où une bande de jeunes s’introduit évidemment dans le couvent pour fumer des joints, niquer un coup et jouer à se faire un peu peur – et bien sûr, ça dégénère, quelqu’un fait l’erreur d’invoquer les esprits des bonnes soeurs décédées, qui se font une joie de débarquer pour tout déglinguer sur leur passage. Et si avant ça vous n’aviez pas déjà senti votre cerveau se liquéfier, attendez de voir les nonnes-démoniaques-fluorescentes débarquer, et ça de devrait plus tarder.

fluokids

Et comme c’est un film des années 2000, il est fourni avec sa gothopouffe de service, car telle était la loi à cette belle époque – si tu réalises un film d’horreur avec une bande de jeunes, une jeune fille goth tu ajouteras au casting. Bon par contre, la goth se doit normalement d’être assez libérée sexuellement et de niquer à foison sans trop se poser de questions (pour faire contraste avec l’héroïne-oie-blanche-vertueuse) mais Le Couvent n’en est plus à une incartade près et décide d’en faire une pucelle. Mais pas n’importe quelle pucelle, non. Une pucelle qui choisit de l’être, parce qu’elle se réserve pour… Marilyn Manson, oui, évidemment.

Du culte, du culte, du culte…

Et si vous pensez que je viens de vous spoiler la réplique culte du film, détrompez-vous – il y en a mille. Une phrase sur deux est une réplique culte. Le dialogue tout entier est culte. À chaque phrase on entend Chaton Anderson (scénariste et interprète de la belle Sapphira) tirer sur son bong et glousser comme une dinde. Vous voyez à peu près le parti pris de Scary Movie dans ses dialogues ? Ce qu’ils ont voulu faire passer comme ambiance, comme message ? Ce côté « on dit de la merde mais on sait pas que c’est de la merde parce que dans nos têtes on est super premier degré  » ? Ben Le Couvent c’est ça, tout le temps. Sauf qu’au début on est un peu mal à l’aise parce qu’on a l’impression que tout le monde se prend très au sérieux et croit dur comme fer à son dialogue et son histoire. Mais ça passe assez vite (rapport aux nonnes fluorescentes, tout ça).

Et en parlant de culte, le film ne se fout pas de notre gueule niveau caméo, vu que quand les flics débarquent, ils sont interprétés par Bill Moseley (grand habitué du genre, vu notamment dans Massacre à la Tronçonneuse 2, La Maison des 1000 Morts et The Devil’s Rejects) et… Coolio.

Coolio, putain.

coolio

L’an 2000.

Une bien belle époque.

Mais c’est pas tout ! Parce que quand tout part en couille, les petits jeunots en danger se retrouvent forcés de contacter Christine, la femme qui a affronté ces nonnes 40 ans plus tôt, la même qu’on découvre dans la scène d’ouverture, PARCE QUE TOUT EST LIÉ. Et qui joue la version senior de Christine ? Adrienne Fucking Barbeau. Grande habituée du genre aussi, avec qui les fans de genre ont grandi. On l’a vue dans The Fog, New York 1997, Creepshow, ou encore Meurtre au 43ème Étage – et on la recroise encore assez régulièrement dans des petits films sans prétention.

Bon après le reste c’est N’importe-Quoi-Land hein, au niveau du gore ça se touche complètement la kike façon ketchup et play-doh, ça ressemble à rien mais c’est marrant, y a un petit trip sous champis pour rajouter encore plus de délire parce que bon le coup des nonnes fluo démoniaques ça suffisait pas, fallait aller encore un peu plus loin, et je vous parle même pas du petit groupe de goths satanistes qui est à l’origine de toute cette merde parce que sinon j’y serai encore demain matin. Mais ils sont ri-di-cules. Mais c’est fait exprès. Donc c’est ridiculte (j’ai un doctorat en néologie y a quoi).

Si vous consommez de l’alcool, je vous conseille de prévoir une petite bouteille pour assommer un peu votre esprit critique avant de vous lancer dans cette belle aventure qu’est Le Couvent, et de préférence avec des potes parce qu’on rigole toujours plus avec ses amis (quoique, je rigole pas mal avec mon chat, en vrai).

Si vous n’en consommez pas, ne prenez pas le dernier paragraphe comme un encouragement, restez sain-e-s, et contentez-vous de faire une bonne grosse carafe de grenadine, c’est très bien aussi.

7 réflexions sur “Le Couvent (2000) – Comité de Défense des Films Pourris

  1. Je déteste les films d’horreur, mais des fois je viens lire tes articles ici et ça me donne envie de m’y mettre ! merci de m’avoir fait rigoler 🙂

  2. Hahahaha ce film a l’air de déchiré… j’ai vraiment du mal avec les daubes, souvent ca me saoûle après 10 min de visionnage mais tu m’as mis l’eau à la bouche avec le couvent. Ca doit être un vrai régal. Comme d’habitude tes critiques sont trés bien écrites et super marrantes. Félicitations et bonne continuation.

  3. J’attend ta critique du film « STRANGELAND », ce film m’avait marqué à l’époque et j’aimer bien savoir ce que t’en penses toi aussi ^^
    Ton blog est génial ! Bonne fête de fin d’année 🙂

  4. Les nanards, c’est mon Dada (Troma power ! ). Je pense que je vais me chopper celui la et delirer sous tes bons conseils d’utiliser une dose de boisson qui fait rire (et vomir quelques fois! ).

  5. Je suis tombée une fois dessus. ça m’a fait rire, surtout vers la fin pour ne pas être sacrifié, il veut se dépuceller. J’en ai vu des daubes, mais celle là, elle vaut le coup en daube. C’est étonnant que ma mère ne l’ai jamais acheté, c’est la reine pour acheter des films d’horreur de ce niveau. Je ne sais pas comment elle fait. 🙂

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