Deathgasm (2015) – Les métalleux sauvent le monde

Quand un film mélange humour, heavy metal et gore à l’ancienne, ça donne Deathgasm, une comédie néo-zélandaise qui a fait beaucoup de bruit en 2015. 

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J’ai pas trop aimé Deathgasm.

Et ça me fait chier, parce que j’aime le metal et les films d’horreur et l’humour néo-zélandais et que donc, a priori, y avait quand même tout pour me plaire dans ce film. Mais ça n’a pas fonctionné, parce que même si le concept reste bon et que le résultat final est très loin d’être détestable, j’ai trouvé l’ensemble un peu trop faible comparé à ce qu’on a pu voir d’autre dans le même domaine.

Le pitch est pourtant très cool : Brodie, un adolescent fan de heavy metal se retrouve catapulté dans une nouvelle ville, hébergé par son oncle et sa tante, deux fervents chrétiens, et forcé de cohabiter avec son cousin qui passe tout son temps libre à le torturer. Il parvient tout de même à se faire des amis, deux nerds fans de jeux de rôles, qui ne font qu’agrandir la cible qui se trouve déjà dans son dos et qui excite toutes les brutes du lycée. Et puis il y a Medina, la super-jolie-blonde-trop-bonne qui sort, évidemment, avec son crétin de cousin, et dont il rêve secrètement toutes les nuits.

Un quotidien bien triste qui se retrouve totalement renversé par sa rencontre avec Zakk, l’autre métalleux de la ville, avec qui il décide de monter un groupe. Tout roule à peu près, jusqu’à ce qu’ils trouvent une partition un peu étrange qui a la particularité de faire péter un boulard à tous les habitants de la ville et à réveiller le démon Aeloth.

Donc on récapitule : dans Deathgasm, nous avons du gros rock sale, du gore à l’ancienne qui frôle le niveau de Peter Jackson et un bon gros chaos dans une petite bourgade toute paumée. Qu’est-ce qui a bien pu clocher alors, bordel ? Pourquoi j’ai encore décidé de faire la fine bouche ?

On a le sentiment que Jason Lei Howden s’est tapé un bon délire en écrivant son film, le sujet semble l’avoir grandement inspiré, et il a donc décidé de tout garder au moment de passer à la phase de réal. Résultat, c’est un peu trop, et pas assez en même temps. Je m’explique : en ce qui concerne ses personnages et ses gags, il a eu pleiiin d’idées chouettes et marrantes et il a donc décidé de toutes les caler à la suite, sans craindre l’overdose. Mais du coup, l’intrigue a l’air de servir de prétexte plus que de fil rouge et la deuxième partie du film tombe donc un peu à plat, pour nous emmener vers un final très franchement bâclé.

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La mise en place est déjà suffisamment longue, le temps que Brodie s’installe dans sa nouvelle vie, se fasse tourmenter, se fasse des amis, rencontre Zakk, monte son groupe, vole la partition, et que l’intrigue se mette enfin en route, il se passe pas loin d’une heure. Du coup, quand la confrontation avec Aeloth arrive enfin, elle est expédiée en moins de cinq minutes, et ciao bonsoir. Quand on se casse le cul à faire miroiter une apocalypse et un gros bordel démoniaque, il faudrait au moins avoir la décence de rester cohérent quand on fait entrer le grand méchant : il ne peut pas être plus facile à vaincre que ses sbires, c’est complètement aberrant.

Mais parmi les points positifs, je ne peux qu’insister sur les effets spéciaux, qui sont quasiment tous faits à la main, à l’ancienne, et qui nous libèrent du règne infernal du sang pixellisé qui envahit un peu trop nos écrans depuis quelque temps. Il fait partie de ces films qui reprennent la vieille tradition du sirop de maïs et du latex et qui prouvent qu’on peut obtenir des résultats vraiment très cool quand on fait l’effort de mettre la main à la pâte. Du coup, c’est beau, mais c’est aussi plus sale – ça pendouille, ça dégouline, ça suinte, bref, c’est tout ce qu’on aime dans le gore.

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Et si c’est vraiment ça qui vous fait trembler de bonheur, Deathgasm aura largement de quoi vous satisfaire. Il y a des hectolitres de sang, des membres qui volent, des tripes qui se répandent sur le sol – bref, vous allez être servis. Idem si vous aimez les gags potaches un peu faciles mais assez finement orchestrés pour éviter l’ambiance spin-off horrifique d’American Pie (même si on en est vraiment pas loin parfois, mais ça passe).

Ah, et autre point positif : tout est très beau, la DA est cool – et la bande originale aussi, mais ça tombe sous le sens vu le thème.

Ma déception est clairement toute personnelle et basée sur des critères qui me sont propres, ce qui explique mon indulgence, et je comprends donc tout à fait pourquoi le film a été encensé depuis sa sortie – il n’était simplement pas fait pour moi, contrairement à ce que j’ai pu penser en voyant la bande-annonce. Quitte à mater de la comédie horrifique néo-zélandaise, je préfère encore What We Do In The Shadows, dont je ne me lasserai jamais de vous parler, ou encore Housebound dont je n’ai jamais parlé, et c’est une erreur, parce qu’il est vraiment, vraiment chouette.

Et si ces films représentent les prémices d’une invasion d’humour kiwi sur fond d’hémoglobine, alors allons-y gaiement, je suis prête, je plonge direct.

2 réflexions sur “Deathgasm (2015) – Les métalleux sauvent le monde

  1. Deathgasm n’est pas mauvais mais je pense avoir rencontré ce même malaise. 😦
    Une sensation de fin bâclée et d’une intrigue un poil étouffé.
    Je ne regrette pas de l’avoir vu, loin de là. Il est à voir.

    Merci pour l’info au sujet de Housebound. Va falloir que je le regarde au plus vite.

    Et oui, What we do in the shadows, nous ne pouvons en dire que du bien. 🙂
    Z’avez bon goût chère Jack.

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