Ross Stewart est de retour avec une nouvelle revue pour vos beaux yeux ! Cette fois, il vous parle de The Tripper, un film réalisé par David Arquette (oui, Dewey en personne) dans lequel Ronald Reagan tue des hippies. À peu près.
En cette période électorale américaine, quel meilleur sujet pour une revue qu’un slasher satirique avec Ronald Reagan ? Bon OK, c’est pas vraiment l’ancien président américain, juste un cinglé portant un masque et massacrant des hippies à tour de bras. N’empêche, ça donne à réfléchir sur le manque d’engagement de nos politiciens aujourd’hui !
Pour une politique plus musclée, votez The Tripper !
Avec son premier film David Arquette s’attaque à un sacré défi : mélanger réflexion politique, sueurs froides et humour. En effet, The Tripper se vante de nous offrir une critique des excès du partie républicain enrobée de tripes de hippies. Un début derrière la caméra culotté, et qui commence très bien. Enfin pas pour tout le monde, puisque le père de Gus, notre petit psychopathe en devenir, est bien emmerdé par une bande d’enfoirés d’écolos ! Sous prétexte de sauver Gaïa de la déforestation, ces petits saligauds bloquent son chantier et l’empêchent de bosser. Or vous le savez aussi bien que moi, s’il y a pas de travail, y a pas de salaire. Et comme c’est pas les défenseurs de Dame Nature qui vont payer les médocs pour la pauvre maman du petiot, le ton monte. Résultat, le père en vient aux mains, les choses s’emballent, et ni une ni deux, le petit Gus attrape une tronçonneuse pour débiter de l’activiste en tranches. Ah les gosses, je vous jure. Sur ces entrefaites fort réjouissantes le temps passe. Nous voici en compagnie de 6 hippies, en route vers un festival de musique au fin fond de la même forêt. Commence alors la présentation des futurs héros / victimes. On constate avec plaisir que monsieur Arquette nous a sorti de son chapeau quelques têtes connues : Jason Mewes (Dogma, Clerks) qui joue une fois de plus un rôle de toxico, Jaime King (Pearl Harbor, Sin City), Marsha Thomason (Las Vegas, Lost), Thomas Jane (Peur Bleue, The Punisher), ou encore Paul Reubens (dont le rôle le plus marquant reste Pee-wee Herman). En revanche, il ne s’est pas vraiment foulé et a refilé à tout ce beau monde des rôles bien trop stéréotypés !
Tripper, un Bad Trip trop racoleur ?
Comme tout bon politicien, Arquette fait plein de promesses mais n’en tient pas des masses. Disons les choses simplement, The Tripper est trop caricatural pour vraiment insuffler la sympathie. Déjà, les hippies sont tous des drogués irresponsables et les locaux des bouseux débiles. Si on rajoute le maire je-m’en-foutiste, la petite blonde angélique servant d’héroïne, l’organisateur du festival hyper opportuniste, on navigue de clichés en lieux-communs. Et ça la fout mal quand même pour un film qui se dit dénoncer les excès du système. Seul le policier incarné par Thomas Jane s’en sort mieux. Du coup, je me suis pas trop attaché à cette brochette d’abrutis, et leur mort ne m’a fait ni chaud ni froid. J’ai même pas versé une petite larme quand Jason Mewes se fait découper, ou quand Marsha Thomason se prend un couteau dans le dos après une bien veine tentative de fuite. En plus, on voit venir à 10000 km qui va survivre ou mourir. La petite blonde propre sur elle, qui désormais dit non à la drogue, ça se voit directe qu’elle est trop parfaite pour crever. Et puis ça rime à quoi d’aller à un festival hippie et de refuser toute substance psychotrope ? Sérieux, c’est comme être invité à une partouze et prôner l’abstinence !
Pourtant Eric Cartman aurait adoré
Au vu de la citation* introduisant le film, Ronald Reagan n’aimait vraiment pas les hippies. Toutefois, son imitateur maboule ne se contente pas des amoureux des plantes récréatives. En fait il tue un peu tout ce qui lui tombe dessus, même ceux qui pourraient partager ses idées. Au moins on évite le syndrome du film mollasson, traînant en longueur. Ici, le tueur ne chôme pas et zigouille bien le casting. Puis faut reconnaître que la réalisation est loin d’être dégueulasse. Après avoir renoncé à la satire politique (qui se résume surtout au fait que notre boogeyman a appelé son cochon George W.Bush), j’ai donc quand même trouvé quelques points positifs. En premier lieu la dégaine du psycho killer. Parce que franchement, un tueur en costard avec une hache, c’est vraiment trop la classe ! Par contre faut pas s’attendre à une approche toute en finesse. Non, non, non. Lui c’est plutôt le genre à débarquer en plein concert, arme à la main, pour commencer une free carnage party. Au bout du compte, on a le droit à une quantité respectable de jus de myrtilles et quelques bonnes scènes, mais rien de mémorable. Une question reste aussi en suspens. À quand un hippie vénère qui tabasserait de vils conformistes à coups de bang, ou les brûlerait vifs avec des bédos géants ? (note de Mandy Reeks : Kikoo La Cabane dans les Bois !… ouais, ok, pas tout à fait, mais presque hein.)
* »A hippie is someone who looks like Tarzan, walks like Jane and smells like Cheetah. »- Ronald Reagan
Bon, ben, je l’ai vu mais je n’en ai quasiment aucun souvenir… C’est pas bon signe. Je me souviens juste de l’avoir trouvé pas trop mal…
Bon article pour un slasher bien délirant.
Par contre j’avais oublié que Thomas Jane jouait dedans.