Rabid Grannies est un gros nanard belge sorti en 1988 et réalisé par Emmanuel Kervyn qui traite de cannibales du troisième âge. Imagine que ta grand-mère te prenne pour un gros travers de porc un beau matin. Ross Stewart vous livre sa revue du film en exclusivité intergalactique.
Tourné en Belgique avec un budget de 150 000 $, Rabid Grannies (ou les mémés cannibales en VF) fait parti de ces films issus de la belle époque des années 80. Sorti en 1988, il a remporté le prix des effets gore au 18ème Festival du Film Fantastique de Paris et a tapé dans l’oeil de la Troma* qui en a acheté les droits de diffusion. Rabid Grannies nous présente deux vieilles tantes, Victoria et Elizabeth Remington, qui fêtent tous les ans leur anniversaire dans leur superbe demeure. Cette année encore, pour leur 92 ans, elles ont prévu de recevoir leurs proches en grande pompe. Tandis que les cuisinières s’affairent pour préparer le repas, leur conversation nous brosse un portrait peu reluisant du reste de la famille ; une bande de vautours attirés uniquement par l’argent !
Un bouquet de victimes haut en couleurs
Tout en nous faisant patienter jusqu’au début des hostilités (le premier meurtre ne survient qu’à la 36ème minute), l’introduction des différents personnages est particulièrement bien amenée. On prend le temps de faire mieux connaissance avec les invités : un beau gosse au sourire Colgate, un curé, un couple de lesbiennes, une famille avec leur deux enfants, un marchand d’armes, une bigote et un PDG accompagnée de sa jeune épouse. Et c’est vrai que c’est une belle brochette de crapules que les deux tantes ont invitée ! Durant le repas ils ne reculent devant aucun coup bas. Hypocrisie, manipulation, diffamation, tout est bon pour marquer des points auprès des deux tantes et récupérer une part de l’héritage.
Mais le problème ne vient pas de la vénalité de tout ce beau monde. Non, le danger c’est Christopher. Véritable mouton noir de la famille, il n’a pas été invité à la petite sauterie. En plus les tantes l’ont rayé de leur testament. Et ça, il ne l’a pas du tout digéré ! Heureusement pour lui, à une époque le triste sire était grand maître d’un ordre satanique. Il s’y connaît donc en magie noire et va offrir un cadeau empoisonné à nos deux charmantes nonagénaires : une boite renfermant un sortilège qui va les transformer en démons. Une fois possédées, les deux tantes n’auront aucun scrupule à décimer leurs proches. Dans cette situation de crise, les masques tombent pour révéler la vraie nature de chacun. Fini le petit jeu de la course à l’héritage et place à un enjeu bien plus crucial, la survie !
Mémés enragées (et affamées)
Contrairement à ce que laisse présager le titre du film, nos deux mémés possédées ne font pas que manger leur victimes. Non, en fait ce qui leur plaît c’est de jouer avec elles, par pur sadisme. Et elles s’y donnent à coeur joie ! Par exemple, l’une d’elles va passer un petit marché avec la jeune épouse du PDG : si elle chante Joyeux Anniversaire, elle pourra partir saine et sauve (je pense que vous devinerez la suite facilement…). Elles n’hésiteront pas non plus à pousser le prêtre à choisir entre une mort affreuse ou le suicide (et donc l’enfer éternel pour son âme). À leur tour de promettre, de mentir, et de manipuler ces sangsues qui les prenaient jusqu’alors pour des tirelires à pattes…un retournement de situation qui m’a bien fait rire !
En revanche, j’ai été un peu déçu par les scènes de meurtre, souvent hors champ et pas assez explicites. Surtout qu’en tant que fan de la Troma, et au vu du prix remporté, je m’attendais à mieux. (Bad Taste, de Peter Jackson, sorti une année avant est largement plus impressionnant). Mais mention spéciale tout de même pour les costumes des deux mémés démoniaques et pour leur scène de transformation qui est remarquable pour l’époque (bien sûr ça reste old school… le film a quand même plus de 20 ans).
Au final, j’ai suivi Rabid Grannies avec plaisir, malgré les baisses de régime qui ponctuent la deuxième partie et le manque de gore. Certainement pas un incontournable, mais le métrage m’a laissé une bonne impression, grâce à son ambiance qui m’a immédiatement accroché (la partie de présentation des personnages est d’ailleurs le point fort du film).
* : La Troma est une célèbre maison de production américaine à qui les amoureux d’horribles débilités, voire de débilités horribles (mais toujours dans le bon sens du terme), doivent des chef d’oeuvres tels que Terror Firmer, Tromeo et Juliette, Sergent Kabukiman, la série des Toxic Avenger et des Class of Nukem High, ou plus récemment Poultrygeist.
– Par Ross Stewart.
Note de Mandy : mes enfants, n’oubliez pas que vous pouvez vous aussi proposer vos contributions au Blog Horreur en m’écrivant à jack@madmoizelle.com. Je réponds pas super vite, mais je réponds. D’habitude. Enfin, en général.
J’avais déjà vu des extraits par ci par là.
J’aimerais bien le regarder par curiosité.