Session 9 (2001)

Réalisé par Brad Anderson

Je vous ai déjà parlé très brièvement de Session 9 dans ma sélection de films à tendance paranormale, mais mon obsession pour ce film me pousse à en faire une revue tardive. Il s’agit d’un de mes films préférés, et comme on m’a souvent demandé de faire une liste des indispensables des films d’horreur, voici de quoi la compléter. Ce sera l’occasion de retrouver David Caruso dans un rôle pas super éloigné mais un peu quand même de celui qu’il tient dans Les Experts: Miami avec son super TOC sponsorisé par Ray-Ban.

Une équipe d’ouvriers engagés pour libérer un asile psychiatrique abandonné de ses couches d’amiante se retrouve confrontée aux fantômes du passé et à une tension grandissante qui ne fait qu’alourdir l’atmosphère. Ce n’est pas, comme on pourrait le croire, une banale histoire d’asile hanté par d’anciens patients, avec des revenants dans tous les coins et des visions cauchemardesques. Un scénar ultra simple pour un film relativement calme, avec une tension qui monte extrêmement lentement, pour finir par nous exploser tendrement à la gueule.

La première fois que je l’ai vu, je n’ai pas tout de suite ressenti l’impact du film. J’ai passé un bon moment sous ma couette avec mon paquet de popcorn, je ne me suis pas ennuyée mais je n’ai pas été trop bousculée sur le moment. C’est plus tard que c’est venu. Des semaines plus tard en réalité. Et plus le temps passait, plus j’y repensais, et plus je ressentais le besoin de revoir le film. Je repoussais sans cesse ce moment pour privilégier des films que je n’avais jamais vu, mais ça me démangeait constamment, il fallait que je me remette un coup de Session 9. Et la deuxième fois, j’ai eu l’impression de retrouver une sensation de confort abandonné, comme quand on ressort pour la première fois son gros pull spécial journées d’hiver sous la couette. Je sais, ça sonne super mielleux et limite exagéré, mais je déconne pas.

Le film dégage d’entrée de jeu une atmosphère particulière, juste assez pesante pour faire son petit effet, mais pas trop, pour ne pas mettre le spectateur trop mal à l’aise. On s’installe confortablement dans le visionnage d’un film qui semble se foutre gentiment de nous avec ses tendances paranormales non assumées, et on ne se rend compte qu’après coup qu’on vient de se faire retourner le cerveau. Lorsque l’un des ouvriers trouve les vieux enregistrements des entretiens d’un patient schizophrène avec son médecin, c’est déjà bon pour votre gueule. Le film rampe sous votre peau au fur et à mesure que vous découvrez le contenu des bandes et vous vous retrouvez bien con une fois que le générique défile.

C’est un de ces films qui laisse une impression durable et particulière et qu’on n’oublie pas facilement, qu’on ne veut pas oublier, surtout. Alors je sais, je m’emballe un peu, et je ne peux pas garantir que le film vous fera le même effet qu’à moi, je ne peux que vous le souhaiter et implorer votre pitié si ce n’est pas le cas. Mais aujourd’hui, j’ai encore régulièrement dans la tête cette réplique de Simon qui m’a vrillé le cerveau dès la première écoute.

I live in the weak and the wounded, Doc.

C’est con, mais c’est un peu comme un « Heeeeere’s Johnny ! » ou un « They’re heeere ! » – une fois qu’on l’a entendu, on ne peut plus se l’enlever de la tête et s’empêcher de le ressortir à toutes les sauces.

Bref, je voulais profiter de ce dimanche de Pâques pour vous conseiller un de mes films préférés du monde entier et vous inviter à lui donner une chance un de ces quatre. Et comme d’hab, revenez me dire si ça vous a plu ou pour réclamer un remboursement et me jeter des petits cailloux dans les yeux. J’ai fait exprès de ne pas vous en dire trop sur le film parce qu’il faut vraiment le découvrir dans son coin sans trop s’attendre à quoique ce soit. Bon, j’mets quand même la bande-annonce pour ne pas perturber mes habitudes, mais ne vous sentez pas obligés de la regarder.

8 réflexions sur “Session 9 (2001)

  1. J’ai tenté de le voir justement après la revue où tu en parlais brièvement et je ne sais pas si c’est parce que je n’avais pas la tête à me poser devant un film ou autre chose mais j’ai pas réussi à rentrer dedans, du coup je crois que j’ai arrêté avant la fin. Il faudrait que je me le fasse plutôt un soir je suppose. C’est étonnant venant de moi parce que j’adore les trucs qui se passent dans des hôpitaux psychiatriques, encore plus quand ils sont désaffectés.

  2. J’ai essayé de le regarder mais je n’ai pas accroché non plus. Mais je sais pourquoi. Je n’ai pu le trouver qu’en VF (version canadienne en fait). Et ça peut très vite te plomber un film… Du coup comme Prince Juri, j’ai arrêté avant la fin. Mais ça me démange de le regarder jusqu’au bout. Tu ne sais pas où je pourrais le voir en VO??

  3. Bon alors je l’ai trouvé très sympa ce film, j’ai justement aimé le fait que ce ne soit pas une film « d’horreur » où l’on sent à peu près à chaque fois qu’on va sursauter. Le suspense tient en haleine jusqu’au bout.
    Bon par contre, j’ai choppé une version canadienne (plus jamais, non, plus jamais) et toutes les 30 secondes, les protagonistes se parlent entre eux en s’appelant par leurs prénoms avec un bel accent américain alors les « Gordon, tu vois, je ne me sens pas bien, tu comprends Gordon? Non parce que Gordon etc… » juste l’enfer ^^

  4. Je confirme, c’est vraiment un film qui te bouscule dans ta tête. Tu manges du pop-corn sous ta couette toi ? Tu dois dormir dans les miettes après, beurk.

    Sinon Mandy, on t’invite sur ASBAF faire un test psycho spécial Fast & furious 5, viens tester ta personnalité, ça va te révéler à toi-même !

  5. C’est vrai que le petit : « j’habite les faibles et les blessées… docteur….  » fait froid dans l’dos !

    Merci en tout cas ! belle découverte

    Et effectivement la version canadienne est horrible : Jpeux plus entendre le nom Gordon !

  6. Alors là … que du plaisir.

    Très rapidement, tu crois voir le scénario de tout le film se dessiner : une équipe de désamiantage, un asile psychiatrique à l’abandon, un fantôme. Et pourtant, bien que tout ce qui se passe ne correspond pas à ce qu’on pourrait imaginer au début, on ne s’en rend compte que dans les dernières minutes.

    L’ambiance est tout bonnement géniale. Autant à travers le lieu que par le jeu des acteurs, dont un qui ne nous a pas habitué à ce genre de rôles … A un moment, je ne savais plus vraiment qui était quoi, et c’est cette confusion, mêlée à un sentiment de léger malaise, qui m’a séduit.

    En définitive, malgré une impression un peu fausse qu’il n’y a pas énormément d’évolution, d’action, etc., après réflexion on se retrouve face à une richesse d’éléments exploitables, qui a justement été la cause de ma confusion.

    Bien sûr, j’ai regardé la version en VF, et c’est vrai que le prénom de … Gordon ? … revient très souvent, et que ça a quelque chose d’obsédant à la longue.

    Mais pour m’en arrêter là, je dirais que c’est un film à avoir vu, si l’on aime l’horreur crue : l’ambiance (que j’aurais tendance à différencier du gore et du spectaculaire, que j’ai du mal à qualifier d’horreur ^^).

  7. Sur tes conseils j’ai donc vu « Session 9 » ce weekend.

    J’ai beaucoup aimé, ça ne deviendra pas mon film préféré mais il est bien.
    Malgré sa lenteur, dès le début il m’a fait flippé ce film.
    Bon avec moi c’est plutôt fastoche : un hôpital psychiatrique désaffecté, une espèce de huis-clos, des sous-sols dans le noir et pouf… je ne répond plus de rien.
    Les scènes dans les sous-sols sont terrifiantes.

    Bon par contre j’ai compris la fin assez rapidement ça m’a un peu pourri mon groove mais bon.

    En tout cas merci !

    PS : Effectivement le prénom « Gordon » en version canadienne devient vite insoutenable

  8. Je l’ai regardé aujourd’hui…
    Je suis partagée.
    Un peu déçue parce que ça ne va pas tout à fait assez loin à mon goût: je n’ai pas eu PEUR, un peu de pression dans les scènes de souterrains, la coupure de courant… Mais tout à fait surmontable. On voit arriver la fin un peu vite avec le neveu, du coup ça casse un peu le groove, et la fin des enregistrements, bon, on s’en doute un peu. Et la version canadienne, bon… Je ne répète pas ce qui est dit au-dessus, mais le coeur y est! ^^ (« Gordon! »)
    MAIS!
    Mais les enregistrements, justement, sont assez sympas. Le cadre est génial(grande fan des asiles et lieux abandonnés, donc un asile abandonné… ^^), la tension monte doucement. Et, bien sûr, « I live in the weak and the wounded, Doc », ça a de la gueule.
    En résumé, je sais pas trop quoi en penser… J’aime les films que je peux regarder sans faire un infarctus, et j’attends de voir si celui-çi « travaille » après le visionnage. A suivre!

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