Réalisé par Deon Taylor
Alors voilà, comme promis je reviens avec des revues, mais de films nuls – en attendant de revenir avec des trucs qui vont vous retourner la tête. Et si je vous fais partager ça c’est parce que 1) c’est pas parce que moi je trouve ça nul que vous aussi vous allez détester et 2) j’ai regardé ces films après avoir lu des critiques qui disaient « attention film de merde, passez votre chemin et ne perdez pas votre temps », parce qu’en réalité, j’adore les films de merde.
Enfin, quand je dis que je les adore, j’ai quand même mes limites. Il faut qu’ils soient plus dans la vibe « tellement mauvais qu’ils en deviennent géniaux » que « tellement mauvais que ça devient douloureux de garder les yeux sur l’écran, alors je fais vingt mille choses en même temps en attendant que ça passe ». En ce qui concerne Chain Letter, ça se place clairement dans la deuxième catégorie. C’est un slasher Saw-esque, avec des meurtres plutôt violents et vachement bien réalisés, rien à dire du côté des effets spéciaux, mais à trop se concentrer sur l’aspect visuel, ils en ont un peu oublié le côté scénar. Parce que de ce côté là, c’est vraiment chiant comme la mort.
Une bande de jeunes se fait peu à peu trucider après avoir refusé de transmettre une chaine par mail : non, le film n’est pas sorti en 2004 mais bien en 2010, allo la Lune, ici le 21ème siècle ! Mieux encore : ça parle de MySpace. Non mais vraiment, ALLO ?! Ok, je fais ma connasse snob tendance hipster, mais quand on veut vendre un film à des jeunes assoiffés de violence, on fait un minimum d’effort pour taper dans la bonne catégorie. Donc oui, en 2004 ce serait passé crème, mais on est en 2011, donc je ricane dans l’ombre devant ces scénaristes has been, parce que je le vaux bien.
La scène d’ouverture aurait pu être plutôt cool, c’était même prometteur, mais on nous prend vraiment pour des cons. Alors ouais, je suis la première à cracher sur ceux qui listent les incohérences dans les films (surtout dans les films d’horreur), mais je suis pas non plus la dernière des pigeonnes. Zéro logique = je passe plus de temps à faire des calculs compliqués dans ma tête pour comprendre comment ce que je vois est possible qu’à me concentrer sur la scène. Et finalement, le film n’est qu’un vaste brouillon. Tout n’est fait que pour remplir les vides entre chaque mort, et à la fin on se demande même s’ils en ont pas eu marre de se prendre la tête sur les meurtres. Et quand on voit la scène finale, on comprend que finalement le type a dû avoir l’idée dans sa tête et se dire qu’il fallait construire tout un film autour de ce twist, sauf qu’il a apparemment fait ça sur une serviette en papier entre deux stations de métro.
Une fin bâclée, limite tu entends le réalisateur haleter dans ton oreille « attends, attends, tu vas voir, regarde, regarde la scène finale comment elle déchire, ça va te retourner le cerveau, regarde, regarde ! » et du coup, y a pas de fin. Enfin si, ça se termine, mais ça fait juste ça. Y a un film, une intrigue qui se développe à peu près, des gens qui meurent… et c’est fini. On peut même pas dire qu’on reste sur notre faim, parce qu’on a même pas eu le temps d’avoir l’eau à la bouche (c’est beau c’que j’dis hein).
Donc zéro pointé, la présence de Brad Dourif me fait simplement mal au coeur (TU VAUX TELLEMENT MIEUX QUE ÇA BRAD !) et celle de Cody Kasch me donne autant la nausée que dans Desperate Housewives. Un film qui, en plus d’avoir dix piges de retard, ne fait rien pour se rattraper, et s’enfonce désespérément dans la médiocrité de minute en minute.
Sans déc’, même le trailer est chiant à regarder en entier…