Goal of the Dead (2014) – Du foot, oui, mais avec des zombies.

Goal of the Dead est un film français qui mélange football et zombies (ou plutôt infectés, en réalité) dans le fin fond du nord de la France. Et devinez quoi ? C’est vachement chouette.

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Si je vous dis « Zombies » et « France », normalement vous pensez « La Horde« . Et vous pleurez un peu. Parce que c’était pas très très bien. Ça partait d’une bonne intention, mais c’était paaaaas très très bien. Mais bon, c’est toujours bien d’essayer. On voit si peu de films de genre français qu’il serait assez malvenu de notre part de nous plaindre et de nous retenir d’encourager ceux qui font de leur mieux pour représenter l’horreur dans notre beau pays.

N’empêche que c’était vraiment pas très très bien.

Mais c’est pas grave ! Parce que le réalisateur de La Horde, Benjamin Rocher, a décidé de ne pas rester sur un échec en retentant sa chance avec Goal of the Dead, en compagnie de Thierry Poiraud (Atomik Circus). Et c’était pas une mauvaise idée, parce que Goal of the Dead, sans être dégoulinant de perfection, est un film qui tient relativement bien sa promesse, qui offre plein de belles choses, et dont les bonnes intentions réchauffent instantanément nos petits coeurs glacés de snobinards.

Enfin, pour moi ça a marché en tout cas.

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 Et un, et deux, et trois z… ombies (oui j’ai osé, OUI)

Avant toute chose, laissez-moi vous ôter d’un doute et vous éviter une grosse déconfiture : Goal of the Dead est un film en deux volets. Le premier est intitulé « Première Mi-Temps« , et le second… bah ouais, « Deuxième Mi-Temps« , bravo aux génies du premier rang qui ont tout compris tout seuls. Chaque partie dure une heure (alors qu’il aurait été vachement plus logique – et marrant – de les faire durer 45 minutes pour coller au délire jusqu’au bout mais eh, oh, on va pas se mettre à chipoter alors qu’on était partis pour encenser le bordel quand même).

Et donc, comment on en arrive à mélanger foot et zombies ? C’est simple, vous allez voir.

Tout commence à l’aube d’un évènement historique : le match de l’Olympique de Paris contre la petite équipe de Caplongue, un bled paumé dans le nord de la France – qui s’avère être le village d’origine de Sam Lorit, capitaine de l’équipe parisienne. L’enfant du pays est loin d’être le bienvenu, puisque ses anciens amis et voisins lui en veulent toujours d’avoir abandonné l’équipe pour vendre son âme à Paris des années plus tôt. Lui qui pensait pouvoir fêter son départ à la retraite parmi les siens et de retrouver ses racines se retrouve donc bien con, sans amis et sans perspective d’avenir. Ça, c’est pour le côté « on est dans un film français, faudrait pas non plus que ce soit trop joyeux, ça ferait tâche sinon« .

Preuve qu’on ne rigole pas avec la rancune à Caplongue : le père du capitaine de l’équipe locale décide de doper un tout petit peu son fiston afin de lui assurer une victoire sur le terrain et ainsi lui permettre de prendre sa revanche sur son ancien camarade de jeu, le fameux Sam Lorit. Sauf que le produit utilisé pour booster le joueur vient de Russie, que les dosages sont un peu aléatoires et que le fifils à son papa se transforme rapidement en gros streum enragé qui casse tout sur sa route (mais surtout des gens).

Et comme le virus se transmet en se gerbant allègrement sur la gueule, autant vous dire qu’il ne faut pas attendre longtemps pour que l’épidémie se propage et foute un boxon sans nom dans ce petit village sans histoires.

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Foot, bière et putréfaction – un trio gagnant

Nous avons donc un scénar basique-mais-pas-trop, avec juste ce qu’il faut d’émotion et de background pour poser les bases d’une histoire pas trop chiante et meubler un peu entre deux attaques d’infectés. Du moins, en apparence. Parce qu’en vrai, c’est beaucoup plus que ça. En vrai, c’est une histoire touchante, marrante, pleine de rebondissements, pas trop mal ficelée, avec un petit côté feel-good qui fait toujours plaisir.

L’humour est présent, les acteurs sont bons, on sort un peu des clichés français pour obtenir un résultat plus proche du cinéma d’horreur anglais tel qu’il se pratique depuis une petite dizaine d’années, et forcément, ça fait du bien et ça redonne un peu d’espoir. Le cinéma de genre français a connu sa grande période au début des années 2000, nos films ont été encensés à travers le monde et sont notamment très appréciés des américains, mais depuis quelque temps, ça commençait un peu à s’essouffler et à tourner en rond. C’est donc avec plaisir qu’on accueille un film tel que Goal of the Dead parmi nos rangs.

En revanche, ceux qui attendent de la grosse boucherie et du lancer de tripailles à gogo risquent d’être un peu déçus – au final, les infectés ne sont pas vraiment au coeur de l’intrigue. Ils offrent juste un prétexte aux personnages pour se retrouver, régler leurs différends, se rapprocher et surmonter divers obstacles (dont des hordes d’infectés, oui, c’est vrai). Ce qui n’est pas plus mal, au final, puisque le résultat est vraiment rafraîchissant, divertissant et très encourageant.

On sent un immense respect de la part de ses créateurs envers le genre et ses amateurs – ce n’est pas un film putassier et facile destiné au grand public dont le but est de faire de la maille sans trop se soucier des détails. Le résultat est donc touchant, sincère, drôle, et plutôt satisfaisant. Visuellement, ça a de la gueule aussi, c’est bien produit, c’est propre, la photo est belle et il y a un paquet de plans cool devant lesquels s’émerveiller au fil du film. Même les couleurs sont jolies.

C’est pas encore le film du siècle, mais c’est un bon début, et ça donne vraiment envie d’en parler et de le soutenir. En tout cas, moi j’ai passé un bon moment et ça m’a filé la patate. C’est donc avec plaisir que je vous le recommande, chaudement, parce que ça faisait longtemps que j’avais pas ressenti ça devant une production française (ou devant un film de zombies/infectés, pour être honnête).

Et ça tombe bien, parce qu’il vient de sortir en DVD et Blu-ray, alors vous auriez vraiment tort de vous priver. Surtout en période de coupe du monde, putain, c’est vraiment le moment ou jamais.

 

4 réflexions sur “Goal of the Dead (2014) – Du foot, oui, mais avec des zombies.

  1. Franchement je pense que ce film aurait du être classé dans la rubrique « Comité de Défense des Films Pourris ». Le scénario est pas mal :SPOIL: (bien qu’un peu lourdingue avec les histoires familiales, la journaliste qui s’allie avec la fille, bref gros bordel sentimental, comme dans quasiment tous les films et séries français.) mais on aurait largement pu se passer de la première partie puisque la deuxième résume tout, absolument tout de la première (et c’était vraiment barbant.) J’ai vraiment pas accroché, peut être parce que le côté français du truc me rebutait un peu, mais l’idée de base avec la contagion qui se propage en gerbant partout est cool. Je trouve que tu as été trop gentille avec ce film, mais après chacun son avis 🙂

  2. Pingback: Life After Beth (2014) : Morsures de serpent et smooth jazz | Le Blog Horreur

  3. En fait, ce n’est pas le produit qui est mal dosé, deux paquets venus de Russie ont été mélangés suites à une chute et aux étiquettes couvertes de boues donc illisibles. Le docteur a reçu en fait, l’autre paquet venu de Russie, non pas le produit dopant mais un virus de la rage destiné à une clinique vétérinaire et… fabriqué à Tchenobyl !

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