Catacombes (2014)

Catacombes, réalisé par John Erick Dowdle, est un film qui se déroule, vous l’aurez deviné, dans les catacombes de Paris. Et c’est pas SI mal.

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Peu importe ce que je lis de négatif à propos de Catacombes, je n’arrive pas à faire autrement que défendre ce film – qui m’a pourtant bien gonflée pendant une heure avant de se décider à m’offrir quelques frissons intéressants. Il y a des longueurs, des incohérences, beaucoup d’ennui, et des twists tellement gros qu’on ne peut qu’en rire, mais, malgré tout ça, je persiste à recommander ce film et à en parler avec une certaine tendresse.

Le Da Vinci Code du found footage

Réalisé par John Erick Dowdle (Devil, Quarantine, The Poughkeepsie Tapes), Catacombes nous présente Scarlett, une prof/étudiante aux huit mille doctorats, ceinture noire de Krav-Maga (et probablement la fille cachée de Lara Croft et d’Indiana Jones, mais sans le charisme). Après le suicide de son père, elle a décidé de reprendre sa quête pour la mener à bout et ainsi honorer sa mémoire et prouver au monde qu’il n’était pas fou. Sauf que la quête du bonhomme, c’est celle de la pierre philosophale. Ce même petit caillou légendaire qui serait prétendument capable de changer tous les métaux en or, de guérir les maladies et de prolonger la vie humaine (histoire de ne pas dire « rendre immortel » parce que ça fait tout de suite moins crédible).

Rien que ça.

Bref. La petite Scarlett a l’air bien convaincue de l’existence de cette pierre et passe tout son temps à récolter des indices à travers le monde afin d’en trouver l’emplacement – et c’est ainsi qu’elle se retrouve à Paris, où elle découvre que le trésor se trouverait vraisemblablement dans une partie cachée des catacombes. Bon. Jusque là, pourquoi pas.

Elle se rend donc dans la partie ouverte des catacombes avec son caméraman pour filmer quelques images, spéculer un peu et réfléchir (à voix haute) à un moyen d’accéder aux parties fermées des galeries. Comme le hasard fait bien les choses, un jeune homme au cheveu fou intervient et annonce à Scarlett qu’il faut qu’elle aille parler à un certain Papillon, qui connait les catacombes comme sa poche et passe son temps à faire de l’exploration urbaine avec ses petits copains. Papillon, donc. Et lorsqu’elle demande où elle peut le trouver, le jeune homme répond qu’elle n’a qu’à se rendre au Showcase.

AU. SHOWCASE.

Jamais de la vie on ne verra des cataphiles trainer au SHOWCASE.

Mais bon, soit, c’est américain, ils ont vu une super boîte sous les arcades en bord de Seine, ils ont dû se dire que c’était là que tous les gens cool se retrouvaient (et ne sont donc vraisemblablement jamais passés devant un samedi soir à 3h du matin).

Enfin, c’est pas bien grave. Scarlett se rend donc au Showcase où tout le monde semble savoir qui est Papillon, puisqu’elle le trouve sans trop de mal après avoir demandé à deux personnes. Et là, j’ai bondi de mon siège, parce qu’il se trouve que Papillon est interprété par François Civil, qui n’est autre que le petit frère d’une amie de primaire à qui j’ai torché le nez quand il était gamin et que je retrouve de plus en plus souvent dans les films que je regarde (il était déjà dans l’adaptation télé de Rosemary’s Baby avec Zoe Saldana). Mais bon, ça, ça n’intéresse que moi.

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« Arrête. C’est ici l’empire de la mort. »

Après deux-trois phrases échangées, le petit groupe se met d’accord pour se retrouver à l’entrée des catacombes pour entamer l’excursion du siècle, et une fois qu’ils sont dedans, ça commence enfin à devenir intéressant.

Alors attention, par « intéressant », je veux dire qu’on commence tranquillement à entrer dans le vif du sujet, qu’il se passe deux-trois trucs cool mais sans plus – c’est surtout parce que c’est tourné dans les catacombes que c’est cool (si, comme moi, on est fasciné-e par cet endroit depuis environ toujours) (c’est pas ma faute, ma mère a rencontré mon père en sortant des catacombes, c’est le destin).

En réalité, ça prend encore pas mal son temps avant de devenir vraiment intéressant et de faire crier les gens dans la salle. Mais une fois que ça part, ça part, et la dernière demi-heure offre, à mon sens, pas mal de trucs assez chouettes, notamment visuellement. Alors certes, ça part dans tous les sens, faut garder l’esprit ouvert, c’est pas un The Descent avec des adversaires de chair et de sang à la présence physique évidente et brutale, ça va plus loin dans le mindfuck MAIS ça reste intéressant. Les morts sont toutes cool (la première surprend et fait assez mal à la gueule, d’ailleurs, et ça met dans le bain direct), bien filmées, bien exécutées, et assez originales pour certaines.

Le montage est impeccable, c’est pas trop mal branlé pour du found footage (alors que j’ai vraiment cru que j’allais en chier dès la scène d’intro et qu’on allait tous finir avec la nausée, mais en fait ça se stabilise assez rapidement), c’est pas trooop mal joué, les acteurs français jouent comme des acteurs français mais se démerdent plutôt pas trop mal et restent assez cohérents en ce qui concerne leur façon de parler anglais et les passages d’une langue à une autre (même s’il y a de gros ratés de ce côté là, ils ne sont pas trop nombreux). Quand ils se mettent à flipper, on les entend flipper en français, même s’ils parlaient anglais juste avant, parce que c’est logique.

Après, pour tout le délire religion, pierre philosophale, enfer, occultisme & co, tout dépendra de votre sensibilité – si vous êtes du genre totalement sceptique, que vous aimez vous baser sur des faits et une logique imparable, vous risquez de trouver ça risible. Sinon, ça passe à peu près. C’est jamais loin du dérapage dans le too much ridicule, mais ça ne bascule pas trop, et la fin est une vraie fin de film, tout est bouclé et résolu (enfin, grosso modo hein), et du coup ça passe beaucoup mieux.

L’intrigue reste plus drôle que crédible de bout en bout, mais toute la partie flippette n’est pas trop mal orchestrée et m’a offert de bons moments dans mon fauteuil, suffisamment pour qu’on ressorte tous de la salle en disant « Bon, c’était paaaaaas… mais c’était cool ! Mais c’était paaaaaaaaaas… maaaaais y avait vraiment des trucs cool« .

Du coup, allez le voir quand même, on ne sait jamais. Surtout que pour le coup c’est vraiment un film de ciné, pas sûre que ça fonctionne aussi bien sur un écran d’ordinateur ou de télé, surtout pour passer la première heure.

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4 réflexions sur “Catacombes (2014)

  1. Alors contre toutes attentes, j’ai franchement beaucoup aimé! Des bons jump scared au bon moment, ça faisait belle lurette que c’était pas arrivé alors qu’avec les bandes annonces, ça m’avait gonflé d’avance. Bonne petite surprise et bonne analyse Jack 😉

  2. Je ne sais pas quand je le verrais et ça c’est pour tous les films qui sortent et que je veux voir. Mais en tout cas, avec mon taf j’ai pris des billets pour aller aux Catacombes. Donc vaut peut être mieux que je le regarde après. Sinon, je ne vais pas arrêter de flipper durant toute la visite.

  3. Trouvé pas mal, il y a comme un petit coté Tomb Raider dans tout ça ! Par contre certaines apparitions liées au passé des personnages dans les catacombes sont assez ridicules…

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