Bag Of Bones (2011)

Bag of Bones est une mini-série de deux épisodes (ça fait beaucoup, je sais) adaptée du roman de Stephen King du même nom (Sac d’Os dans nos belles contrées) dans laquelle Pierce Brosnan parle à une tête d’élan pendant deux heures et demie.

Avant toute chose, une petite précision : je n’ai pas lu Sac d’Os, de Stephen King. À vrai dire, je n’ai jamais lu un seul roman de Stephen King en entier de toute ma vie. C’est pas faute d’avoir essayé, j’en ai commencé plein, mais j’ai jamais été foutue d’en finir un. Voilà, ça c’est pour que vous vous rendiez bien compte qu’il s’agit d’une revue de l’adaptation sans aucun lien avec le matos d’origine parce que j’y connais pas grand chose. Si quelqu’un a lu le bouquin et vu Bag of Bones, j’aimerais bien savoir ce qu’il/elle en pense. En attendant, moi, ça m’a pas trop trop fascinée. En fait, pour la jouer totalement honnête avec vous, j’ai passé la fin du premier épisode à m’émerveiller devant un porno.

Non mais avant que vous commenciez à spéculer comme des guedins, un peu de contexte : je me suis rendue compte très récemment que j’avais trois chaînes porno cachées dans mon bouquet Canalsat, du coup j’ai décidé d’explorer un peu mes options, pour la science. Hier je suis tombée sur un truc qui s’intitulait « The Prime Minister’s Sex Tape » et laissez-moi vous dire que c’était bien mou du slip. Donc pour résumer, d’un côté j’avais Bag of Bones qui m’emmerdait profondément, et de l’autre j’avais un porno tout naze dans lequel une blonde lippue faisait la moue en se suçant les doigts. MERCI BEAUCOUP 2012, TU ES DÉJÀ HYPER FASCINANTE.

Bag of Bones, l’histoire d’un James Bond à la retraite qui parle à un élan mort

Voilà, maintenant que vous savez que j’ai regardé un bout de porno nul, on peut poursuivre. Bag of Bones, c’est l’histoire de Michael Noonan (Pierce Brosnan), un écrivain à succès qui perd sa femme de façon assez brutale (elle se mange un bus dans la face) (j’ai cru comprendre que dans le bouquin c’était une histoire de rupture d’anévrisme, moins spectaculaire donc). Pour ne rien gâcher, il apprend qu’elle était enceinte. SAUF QUE. Le monsieur a des spermatozoïdes un peu fatigués, et a donc un peu de mal à comprendre comment qu’elle a fait la dame. Dévasté, ratatiné, effondré, il se retire dans leur maison de vacances perdue dans un bled au milieu de la forêt en espérant y trouver l’inspiration. Et là, les choses se corsent. Il semblerait que Michael ne soit pas seul.

Alors au début tu te dis « woah, dingue, sa femme morte lui raconte des trucs en secouant une clochette accrochée à une tête d’élan au-dessus de la cheminée » et après tu te dis « ah ouais non y a p’tet pas qu’elle en fait ». Et après tu t’endors un peu et puis tu te réveilles en sursaut en gueulant « QU-QUOI C’EST QUI OÙ KESKIA » et en fait y a toujours rien alors tu te rendors. Au bout d’une heure à regarder Noonan parler à sa tête d’élan, boire du whisky et pleurer devant son iPad, on comprend qu’effectivement il y a autre chose – même si tu comprends pas bien c’que ça vient foutre là.

Déjà, Noonan fait des cauchemars/rêves teintés d’une réalité qu’il n’a pas vécue (un peu comme si tu revivais les souvenirs de ta voisine dans ton sommeil, ça n’a aucun sens) mais en plus il trouve le moyen de se retrouver au milieu d’une guéguerre familiale. Il fait la connaissance de Mattie Devore (Melissa George), une jeune veuve/mère célibataire qui se trouve être sacrément dans la merde, rapport au fait que le père de son défunt mari soit un sacré connard rancunier multi-millionnaire. Max Devore n’a qu’un seul objectif : récupérer la garde de sa petite-fille. Pourquoi, on n’sait pas trop, probablement juste pour casser les couilles à tout le monde, parce que déambuler en fauteuil roulant en comptant ses millions toute la journée c’est chiant au bout d’un moment. Bref. Michael se retrouve au milieu de tout ça, prêt à défendre la veuve et l’orpheline coûte que coûte, par pure bonté d’âme.

Ajoutez à ça la capacité de voyager dans le temps dans son sommeil et de se taper une femme morte depuis 60 ans au moins, et vous avez un bout de Bag of Bones. Mention spéciale crédibilité ultime quand la femme de Noonan trouve le moyen de communiquer avec lui en écrivant des trucs avec les lettres magnétiques sur le frigo. Alors 1) que fait un homme de 60 ans sans enfants avec un alphabet coloré aimanté sur son frigo et 2) quand tu te rends compte que ta femme morte galère à écrire sur ton frigo parce qu’elle a pas assez de lettres, en acheter d’autres pourrait s’avérer utile. C’est toujours mieux que de passer 20 minutes à regarder ton frigo en essayant de déchiffrer un message. Mais non, Michael est trop occupé à déclarer sa flamme à un arbre en forme de meuf et à boire du whisky en regardant l’horizon, la larme à l’oeil.

Vous avez rien bité à tout ce que je viens de raconter ? C’est normal. Et encore, tout ça, c’est que dans le premier épisode.

Plus ça va, moins ça va

Comme je suis du genre maniaque, j’aimerais qu’on m’explique l’intérêt de nous montrer une page du livre que Michael est censé lire à voix haute alors que ce qu’il lit n’est pas ce qu’on voit sur la page en question. C’est p’tet moi qui chipote, mais ça m’a chiffonnée.

On nous montre ça :

Puis Michael commence à lire à voix haute et commence vraisemblablement au bas de la page, puisque ce qu’il lit n’est pas visible sur cette image. Donc Michael, quand il ouvre un livre, il commence à lire OÙ IL VEUT. Voilà, ça c’était la preuve que je peux m’attacher à un détail à la con qui me perturbe pendant 20 minutes – et que c’est généralement mauvais signe parce que ça veut dire que j’ai rien de mieux à me mettre sous la dent.

Bref, de toute façon il a pas le temps de lire grand chose puisque Mattie Devore vient tambouriner à sa fenêtre (à 50 cm de la PORTE) pour lui sauter dans les bras. J’aimerais bien vous dire que je commence à en avoir ma claque des personnages féminins qui ne vivent que pour recevoir l’aide précieuse du héros avant de se sauver en lui faisant un bisou timide sur la joue en rigolant comme une gourde MAIS QUELQUE CHOSE ME DIT qu’on va encore y avoir droit pendant quelques belles années. Mais c’est pas grave, quelques minutes plus tard Michael est de retour dans sa maison toute niquée par un fantôme en colère et reprend ses bonnes habitudes : c’est à dire, parler tout seul dans son salon, son regard pénétrant braqué sur la tête d’élan. Ou sur son frigo, en essayant de déchiffrer un pauvre message AU LIEU D’ALLER ACHETER DES PUTAINS DE LETTRES SUPPLÉMENTAIRES, IMBÉCILE.

Mais si encore les personnages censés être flippants/menaçants/creepy l’étaient vraiment… Max Devore et son bras droit, Rogette (une femme au demeurant fort sympathique) (genre La Femme en Noir) sont comme les Mr. Burns & Smithers du pauvre. Une version certes plus creepy mais carrément moins intéressante. Ils sont supposés nous foutre un peu les jetons, faire la misère à Michael Noonan, foutre un peu le bordel dans toute cette histoire déjà bien compliquée, mais ils sont tout aussi chiants que les autres personnages. Fades, sans profondeur, sans charisme, sans rien du tout. C’est le gros problème de Bag of Bones : ça pue le vide. Un vide qui n’est même pas compensé par une esthétique léchée – ce n’est qu’une superposition de rien du début à la fin.

La peur du vide

Et la question à trois millions : EST-CE QUE ÇA FAIT PEEEUUR ? Bah non, pensez-vous. Ce serait trop beau. Y a des moments où on sent bien que le but était de nous faire sursauter comme des agneaux fébriles, mais ça marche pas très bien. Parce que quel est le meilleur moyen de nous faire flipper ? Nous plonger dans l’ambiance, nous bercer tendrement jusqu’à ce que BAM! ça nous pète à la gueule. Même pas besoin d’être un bon film, suffit juste de maîtriser les techniques de base qui mènent au sursaut – même blasé. Bag of Bones ne réussit même pas à faire ça. Les rares moments de tension sont gâchés par ce vide constant et s’apparentent plus à des tentatives désespérées d’élever le niveau et de faire réagir les téléspectateurs. Je vous l’ai déjà dit à plusieurs reprises : je n’ai rien contre les films qui prennent leur temps pour poser l’ambiance, qui nous mènent en bateau pendant de longues minutes avant de nous mettre un taquet dans la gueule histoire de nous réveiller. J’aime bien ça même. Quand c’est bien fait.

Et tant que j’y suis, j’aurais deux mots à dire à Mattie Devore. Encore une fois, j’ai cru comprendre que la version de Stephen King différait énormément de cette version télévisée, et apparemment entre le moment où la femme de Noonan meurt et le moment où il se barre s’exiler dans la campagne profonde, quatre ans s’écoulent. Là, ça prend quelques semaines. Et Mattie, qui a connu la femme de Michael, qui sait qu’elle vient de mourir et qui se rend bien compte que ça a mis un sacré coup au moral du type, que fait-elle ? ELLE LE DRAGUE COMME UNE GROSSE LOURDE FAÇON « MAIS TA FEMME VOUDRAIT QUE TU SOIS HEUREUUUX ». Wo, ça fait quelques semaines, tu peux pas t’calmer deux secondes connasse ? Sans déconner, laisse-le s’en remettre un peu, nan ? Et quand vous verrez la technique qu’elle utilise pour obtenir de lui ce qu’elle désire au plus profond de son dedans, vous allez vous marrer, croyez-moi.

"- Rappelle moi pourquoi j'ai accepté ce rôle déjà ? - T'étais bourré ?"

Bon et après, le dernier acte se paye enfin le luxe de nous expliquer deux trois trucs et de mettre un peu d’action dans le bazar. D’un coup, notre curiosité est piquée au vif et on se dit « AH TIENS DONC Y AVAIT UN BUT À TOUT ÇA ALORS ». Et après ça fait re-chier. La scène finale est une grosse blague carambar enrobée dans un cocon de marshmallow.

N’empêche, j’en avais des choses à dire pour un truc aussi nul. Malgré tout ça, mon amour pour Pierce Brosnan reste intact, rien ne pourra jamais l’endommager, lui et moi c’est pour la vie. Mais faut qu’il arrête de jouer dans des trucs nuls aussi à un moment, j’vais pas pouvoir lui pardonner éternellement.

Allez, je laisse Homer Simpson conclure cette élogieuse revue de Bag of Bones.

Et la bande-annonce, quand même…

 

4 réflexions sur “Bag Of Bones (2011)

  1. Je ne sias pas si je vais voir la « série », mais le livre m’a terrifiée… Donc si ça fait pas peur, ça doit pas être une adaptation très fidèle…

  2. La bande d’annonce semble alléchante mais bon je vais m’abstenir au vu de la critique. Ou je le regarderais quand j’aurais vraiment rien à faire.

  3. Le livre est très bon, on frissonne, on est émus par cette histoire d’amour de l’au delà (histoire de lisey dans le même genre). Peu d’adaptations cinéma / TV sont à la hauteur des livres de S.King (la ligne verte, merci tom hanks) mais celle-là est effectivement bien conne, mal jouée, c’est un désastre.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s