« Bibliothèque Pascal »
Réalisé par Szabolcs Hajdu
Brève revue pour un film que vous ne verrez peut-être jamais puisque, comme il nous l’a été précisé lors de la présentation, il n’a pas encore été acheté. Du coup, le film était partiellement sous-titré, et seulement en anglais, ce qui a causé le départ de deux ou trois personnes lors des premières minutes… Là encore je ne connaissais du film que ce que j’avais lu sur le site de l’Étrange Festival, c’est à dire peu de choses. Et j’ai découvert un petit bijou du cinéma hongrois, que j’aimerais vraiment revoir afin de l’explorer plus en profondeur.
On y retrouve Mona, qui raconte son histoire à un fonctionnaire des services sociaux. Elle commence par la conception de sa fille avec un criminel en cavale et termine par son périple en Angleterre où elle sera vendue comme une pièce de viande au propriétaire d’un étrange bordel. Ce « club », Bibliothèque Pascal de son doux nom, a pour particularité d’offrir des prostitué(e)s représentant de grandes figures de la littérature… chacune adaptées de manière grotesque et sordide. On passe alors du rire au profond dégout, dans un univers glauque duquel s’échappe néanmoins un filet d’humour fin et joliment placé dans le tableau. Une histoire sordide dont on sort pourtant sourire aux lèvres tant le résultat final est touchant, tendre, et vraiment drôle.
Sale réalité et fantaisie s’entremêlent et racontent une histoire teintée de réalisme sans passer par la facilité qu’offre la provocation. Entre toutes ces femmes vendues pour satisfaire les besoins des autres se trouvent également des enfants. Le sujet est survolé sans être fouillé, de manière à nous rappeler gentiment à la réalité, sans nous enfoncer violemment la gueule dans la merde. Une oeuvre qui dénonce sans faire trop de bruit, et qui, personnellement, restera gravée dans mon esprit encore longtemps.
Si un jour vous avez la chance de tomber sur ce film, donnez-lui une chance. Il y a fort à parier que vous ne serez pas déçus.
Bande-annonce :
Je pense que le mec qui a fait l’affiche était sous acides 😡
Sinon l’histoire semble assez barré, je regrette de ne pas pouvoir y être allé..
Fais vraiment tout ton possible pour te le dégoter, c’est spé mais ça vaut son pesant de cacahuètes, je suis pas prête d’oublier ce film. Un vrai bon film qui rafraîchit et qui fait bien du plaisir 😀
Merci Mandy, je viens de le revoir pour la 3ème fois, pour moi ce film est davantage qu’un « bon film qui rafraîchit », c’est carrément un chef-d’oeuvre qui (entre autres, parce qu’il y a beaucoup beaucoup de choses dans ce film) met en parallèle deux « paroles », deux visions du monde: celle, poétique et tendre, des personnages féminins (Rodica, Mona, Viorica) vs. celle des personnages féminins (Pascal, le père de Mona, mais aussi le fonctionnaire des services sociaux) qui est une parole froide, procédurière, asservissante et dégradante à laquelle Mona doit se plier, que ce soit dans le bordel ou dans le bureau du fonctionnaire. Terrible et magnifique!
il fallait lire: « vs. celle des personnages MASCULINS », bien sûr… lapsus!