Vous ne savez pas quoi regarder pour Noël cette année ? Pas de panique, Ross Stewart a quelques idées pour vous.
Eh, vous savez quoi ? Cette année j’ai encore rien préparé pour Noël, parce que j’assure pas une cacahuète (j’avais fait un petit Top 3 en 2009, je sais pas si ça compte) (probablement pas, ne prenez même pas la peine de le lire, contentez-vous de regarder les trois films cités, ce sera mieux). En même temps, c’est pas tellement ma faute, j’ai tellement de boulot que je vais passer mon 25 décembre collée à mon clavier comme une bonne petite ouvrière parce que c’est ça la vie d’adulte, et que c’est de la MERDE. (non, c’est faux, c’est cool en vrai).
MAIS. Heureusement pour vous, mon bon ami Ross Stewart est passé dans le coin avec sa hotte et m’a laissé un petit quelque chose, probablement parce qu’il savait que moi j’en branlerai pas une, pour changer.
Voici donc sa sélection de films à grelots, pour vous aider à digérer dinde et marrons sous la couette dans un esprit festif et macabre, parce qu’on est là pour ça après tout.
*****
Si vous êtes en mal de frissons, voici quelques idées pour vous aider à passer un Noël joyeusement horrifique et échapper aux sempiternels téléfilms de fin d’année par la même occasion !
Saint, 2010. Réalisé par Dick Maas. (Hollande)
Vous connaissez la Saint-Nicolas ? C’est une fête qui a lieu le 6 décembre et qui est dédiée à saint Nicolas de Myre, un évêque renommé pour sa charité et sa foi combative. Saint-Nicolas y distribue des cadeaux et des friandises aux enfants sages, tandis que le Père Fouettard s’occupe des vilains garnements. Mais tout ça n’est qu’un gros mensonge !
En réalité Saint-Nicolas était un évêque déchu qui pillait les villages avec sa troupe de brigands. Du coup on est loin de la distribution de cadeaux, mais plutôt dans l’assassinat et le vol. Jusqu’au jour où des villageois mécontents décident de mettre le feu au navire des pillards (et eux avec par la même occasion). Depuis, à chaque fois qu’il y a une pleine lune le 5 décembre, Nico et sa bande reviennent d’entre les morts pour se venger et commémorer la nuit où ils ont été tués.
Cette année c’est Frank qui va en faire les frais. Aidé par un flic qui connaît la vérité, il va devoir combattre l’évêque diabolique et sa horde de zombies dans tout Amsterdam. Sans être le slasher du siècle, Saint est un bon petit film, efficace, bien rythmé et pas cérébral pour un sou. Le scénario est très léger, mais certaines scènes valent le détour (notamment une remarquable course poursuite avec Saint-Nicolas sautant de toit en toit sur son canasson infernal).
Rare Exports, 2010. Réalisé par Jalmari Helander. (Finlande)
On continue vers le nord avec Rare Exports qui nous emmène en Finlande, précisément dans les montagnes de Korvatunturi (oui c’est toujours dur à prononcer la première fois). Un groupe d’ingénieurs et d’archéologues américains y entreprend de mystérieuses fouilles pour trouver le village du Père Noël. Après avoir fait leur forage, ils repartent comme des sagouins en laissant la nature en piètre état. Mais ceci n’est que le début des ennuis pour le petit village local.
Peu après, des rennes se font massacrer (soit disant par des loups), ensuite ce sont des enfants qui disparaissent mystérieusement, puis un étrange vieillard est retrouvé mort dans une fosse… sauf qu’il n’est pas vraiment mort. Il se révèle finalement peu bavard et très violent. Plus bizarre encore, son attitude change complètement dès qu’il voit un enfant. Qui est vraiment ce vieillard, ça je vous laisse le découvrir pour profiter au mieux de cette petite perle des neiges.
Rare Exports prend son temps pour installer son histoire et ses personnages, mais le rythme monte petit à petit pour nous amener vers un final jubilatoire. Le film profite aussi d’une très bonne ambiance et d’une excellente mise en scène. Et si vous en voulez plus, sachez que Rare Exports est la préquelle de deux courts-métrages, Rare Exports, Inc. (2003) et Rare Exports: The Safety Instructions (2005).
Mais peut-être cherchez-vous quelque chose de plus débridé ? Un film bien déjanté qui ne se prend pas au sérieux ? Dans ce cas passons du côté obscur du cinéma pour entrer dans le royaume des nanars.
Very Bad Santa (Santa’s Slay), 2005. Réalisé par David Steiman. (États-Unis)
Alors ce coup ci, le Père Noël n’est autre que le fils de Satan. Il a perdu un pari avec un ange, il y a mille ans de ça, et doit depuis offrir des cadeaux aux enfants et faire rayonner l’amour. Seulement voilà, la date anniversaire du pari approche à grands pas. Pour fêter ça comme il se doit, le Père Noël est bien décidé à prendre sa revanche sur l’ange qui l’a contraint a être charitable durant toutes ces années.
Le petit plus qui fait toute la différence c’est que le rejeton du Diable est incarné par Bill Goldberg, un ancien catcheur américain. Et voir ce colosse déguisé en Père Noël trucider tout ce qui bouge est un spectacle des plus réjouissants. Le film commence sur les chapeaux de roue en nous offrant une intro bien violente. Une famille pour le moins exécrable se fait joyeusement dessouder par ce Papa Noël qui n’y va pas de main morte (on reconnaîtra d’ailleurs parmi les victimes Fran Drescher, James Caan et Rebecca Gayheart). Et puisqu’on parle du casting, sachez qu’Emilie de Ravin (Lost, Once Upon a Time) fait aussi partie de la fête.
Bref, tout s’enchaîne bien au début, mais le film s’essouffle hélas trop rapidement. Le scénario est proche du vide intersidéral et le métrage n’est finalement ni très gore, ni très marrant. Au moins il ne traîne pas en longueur puisqu’il ne dure qu’une heure. Very Bad Santa est loin d’être un chef d’oeuvre, mais il peut quand même constituer un moment sympathique, si vous le visionnez dans de bonnes conditions (soirée pizza-bières entre potes). À voir pour le délire du Père Noël catcheur.
Jack Frost, 1997. Réalisé par Michael Cooney. (États-Unis)
Pour terminer en beauté, je vous ai réservé le vrai nanar de Noël, avec un tas de punchlines à la con et des kills aussi improbables que ridicules. Certes, y a pas de Père Noël maniaque dedans, mais y a quand même un bonhomme de neige tueur !
Jack Frost est un psychopathe de la pire espèce (mais y a-t-il de bonnes espèces de psychopathes ?) qui a massacré plus de trente-huit personnes en 5 ans. Tandis qu’il est transféré vers une prison de haute sécurité pour être exécuté, le camion blindé qui le transporte percute un autre camion convoyant des produits chimiques. Jack s’en sort miraculeusement indemne mais se retrouve aspergé par le liquide mutagène. Son ADN se mélange alors à la neige pour donner naissance à un monstre de glace invincible. En plus d’avoir une force surhumaine, Jack peut se changer en eau et se solidifier comme il le souhaite, mais aussi projeter des pics de glace.
Notre bonhomme de neige mutant va donc chercher à se venger du shérif qui l’a arrêté quelques mois plus tôt. Il en profitera au passage pour semer la mort dans la petite ville de Snowmonton qui se souviendra longtemps de ce Noël sanglant. Jack Frost (à ne surtout pas confondre avec la comédie dramatique avec Michael Keaton) est le genre de film hyper kitsch et tellement naze que ça en devient génial. Tout ça est bien sûr à prendre au 20 000ème degré.
Et si ça vous a plu, n’hésitez pas à voir la suite ingénieusement intitulée Jack Frost 2: Revenge of the Mutant Killer Snowman. Ça se passe sur une île tropicale, ce qui complique un peu les choses pour notre méchant corné de glace.
Voilà, j’espère que vous trouverez votre bonheur dans cette petite sélection et je vous souhaite à tous un super Noël !
– Ross Stewart.
J’adore cette sélection ! Je sais ce que je vais faire ce week end…
Pour ceux qui ne l’ont pas encore vu, je pense aussi « À l’intérieur », d’Alexandre Bustillo et Julien Maury, qui se passe le soir de Noël !
Pour moi ça s’ra un Jack « Daniel’s » Frost ma bonne dame! Avec des glaçons!
Je me rappelle aussi d’un « 3615 code Père Noel »… et je prends un coup de vieux