Michael Myers: Entre Haine et Amour

Bon on change des news de quatre lignes et des revues trimestrielles pour profiter d’une légère ébriété accompagnée de sa pointe, regrettable, d’inspiration.

Je suis actuellement en plein marathon Halloween, qui consiste donc à me retaper toute la saga de 1978 à nos jours, et en ressortent tout un tas d’émotions tant positives que négatives. Car voyez vous, dans l’ordre, mon top 3 des psychopathes est le suivant :

  1. Freddy Krueger, toujours le mot pour rire, interprété par le merveilleux Robert Englund
  2. Jason Voorhees, mon handicapable préféré, dont on suit avec joie l’évolution vestimentaire, interprété par une myriade de géants divers
  3. Michael Myers, boucher silencieux de son état, traumatisme récemment vaincu grâce à la patte redoutable et tant critiquée de Mr. Rob Zombie

Très original, on est d’accord, point de Leatherhead, de Pinhead ou même de Ghostface, un top 3 tout ce qu’il y a de plus banal et facile. Mais ça à la limite, c’est mon problème, si vous voulez jouez les marginaux, libre à vous (faites moi taire).

Pourquoi accorder la troisième place à ce cher Mickey, alors que quand même, Freddy est un grand guignol avec un goût certain pour les piti zenfants et Jason un fils à sa maman pas très passionnant ? Parce qu’entre Michael et moi, ça a toujours été très compliqué.

Mise en situation : automne 1998, j’ai onze ans, mon premier magnétoscope, et vingt francs d’argent de poche par semaine. Un samedi, à peine ma pièce empochée, je me rue dehors pour trouver un endroit où la dépenser. Pour une fois j’ai envie d’autre chose que d’un Picsou Mag ou d’un gros sac de bonbons, et en marchant au hasard je me retrouve face à un vidéo club. Dehors, des caisses entières de vieilles VHS moisies et une étiquette : « 20 francs l’une, 40 francs les trois ». C’est un signe. Je commence à fouiller et trois Van Damme et un Schwarzenegger plus tard, une jaquette représentant une citrouille armée d’un couteau apparaît. Je me jette dessus, de peur que quelqu’un de l’autre côté de la rue la repère au loin et décide qu’il la lui faut absolument, et sans même lire le résumé, m’élance vers la caisse, jetant presque ma pièce de vingt francs au visage du vendeur.

« – T’es sûre que tu vas pas avoir trop peur ? C’est pour les grands ça normalement…

– Mais non, j’ai l’habitude, vous inquiétez pas, vous savez, j’en regarde depuis l’âge de 3 ans ! »

(oui je le répète à qui veut l’entendre et environ six fois par jours, encore aujourd’hui, allez savoir pourquoi j’en tire une certaine fierté)

Bref, à peine rentrée, je profite de l’absence des parents pour appeler ma voisine histoire de lui proposer une bonne séance de trouille. Nom de dieu, qu’est-ce que j’ai pu regretter cette décision… Déjà à cette époque, le doublage atroce et la tronche de Jamie Lee Curtis me faisaient hurler de rire, mais dès que le masque de Michael a fait son apparition, je me suis ratatinée. J’ai cru mourir, je voulais à tout prix que ça s’arrête, mais je me faisais violence pour garder la face devant ma trouillarde de voisine, et surtout parce que je suis depuis toujours la même règle d’or : que ce soit horriblement naze ou totalement terrifiant, ne coupe jamais un film avant la fin.

J’ai passé les années suivantes à trembler de peur dès que je me retrouvais dans un endroit sombre, à maudire ma vessie lorsqu’elle me faisait défaut en pleine nuit, m’obligeant à traverser les ténèbres pour descendre au rez de chaussée dans une salle de bains immense, située juste à côté de la porte de la cave…

Halloween 2006, dix-neuf ans, je suis devant mon PC en train de raconter des conneries à mon meilleur pote sur MSN lorsque la chaîne sur laquelle j’étais restée bloquée décide de diffuser La Nuit des Masques. La télécommande est restée sur le lit, je suis perchée sur mon tabouret à trois mètres d’elle, et la musique du générique me paralyse (maudit sois-tu John Carpenter !). J’ai donc passé une heure et demie à raconter le film minute par minute à mon meilleur ami, en y ajoutant mes commentaires, le tout principalement en majuscules (pour faire genre je crie et tout). Il m’a fallu plus de 48 heures pour réussir à retrouver le sommeil et pourtant, depuis mes onze ans, j’avais eu le temps de voir des centaines de films d’horreur tous plus flippants les uns que les autres sans pour autant en perdre le sommeil. Mais c’est ce guignol en combinaison de mécano qui a réussi à me traumatiser. Ce qui ne m’a pas empêchée de regarder tous les épisodes de la saga en grandissant, dès que l’occasion se présentait. Je dois avoir un côté sacrément maso, ou inconsciemment croire à la pratique « vaincre le mal par le mal », je ne vois pas d’autre explication.

Depuis la version de Rob Zombie, ça va beaucoup mieux, le fait d’avoir pu « faire connaissance » avec Michael lorsqu’il était petit l’a rendu beaucoup plus sympathique, permettant même de compatir avec lui, comme il est possible de le faire avec Jason (jusqu’à un certain point parce que faudrait voir à pas trop déconner non plus).

Mais le fait de me retaper toute la biographie du bonhomme me rend la tâche difficile, de la peur je suis passée à la compassion et aujourd’hui je me rapproche du mépris et de l’agacement. Freddy Krueger a été brûlé vif, certes pour de « bonnes » raisons, mais tout de même, et il a réussi à garder un merveilleux sens de l’humour et un don pour les répliques cultes qui me surprendra toujours. Il est inventif, créatif, artiste, acteur, cascadeur, transformiste, il maîtrise tout un éventail de talents qu’aucun psychopathe n’a jamais réussi à égaler. Jason Voorhees n’était qu’un pauvre gamin handicapé et déformé que ses camarades de colo ont balancé à l’eau alors qu’il ne savait pas nager, pendant que les moniteurs, censés garder un oeil sur les mioches, étaient en train de se peloter dans un coin – laissant le pauvre petit se noyer. Sa maman, très énervée, s’est vengée, est morte au combat, et il a décidé de la venger à son tour. Vengeance + amour maternel = justes causes, tu peux pas test. Et Michael dans tout ça ? Il a tué sa soeur à six ans, va savoir pourquoi, s’est échappé de l’asile quinze piges plus tard au volant d’une voiture (« quelqu’un a dû lui donner des leçons à l’intérieur ! » est la seule explication que le Dr. Loomis nous fournira) pour aller tuer son autre soeur, et on sait toujours pas pourquoi.

Vengeance ? Nein. Amour maternel ? Nein. Revendications politiques ? J’en doute.

Le personnage n’est déjà pas bien sympathique d’entrée de jeu, vu que de toute façon on ne connait rien de lui, si ce n’est un goût prononcé pour les déguisements et les couteaux de boucher, mais plus la saga avance, pire c’est. Déjà, on sait que pour survivre, monsieur mange des chiens, parfois même des rats, et moi, Brigitte Bardot en puissance (le racisme en moins), ça me plaît moyen. Niveau inventivité, bon, il varie les plaisirs de temps en temps, allant même jusqu’à faire quelques petites blagounettes  :

  • Halloween I : « je suis caché sous un drap par dessus lequel j’ai mis les lunettes de ton mec pour te faire croire que c’est lui, hihihi »
  • Halloween II : « j’arrive par derrière et je pose tendrement une main sur ton épaule pour te faire croire que je suis ton mec et je te laisse me lécher les doigts, puis je fais mine d’être vexé pour que tu te retournes et que tu vois qu’en fait, c’était moi, hihihi »
  • Halloween IV : « je suis dans le fauteuil où le flic était assis comme ça tu crois que c’est lui mais en fait c’est moi et quand tu trouves son cadavre je me lève et je te tue, hihihi »

Mais soyons honnête, c’est pas Freddy quoi. Et je rappelle que Jason est débile, et que malgré ça, il pourrait tuer cent personnes avec un rouleau de scotch et un ticket de métro (c’est un peu le MacGyver de l’horreur). Je passe volontairement sur le gros point commun des trois franchises, à savoir la télépathie, parce que je sais pas ce que les gens sniffaient dans les années 80 mais ça devait pas être triste…

A nous deux, on le rachète dix fois, alors on fait une trêve le temps de lui mettre une race !

Alors voilà, moi j’aimerais connaître les revendications réelles de Michael Myers, les vraies, pas celles apportées par Rob Zombie. D’ailleurs, voilà, je l’avoue, je vous le dis à tous : j’aime les versions de Zombie. Les deux. Voilà, pardon, mea culpa, mais au moins il a de la gueule son Michael (même qu’on la voit), et si j’aurais quand même quelques petites choses à dire (un doigt d’honneur… ? sérieusement, Rob ?), au moins elles ont eu le mérite de me faire ressentir quelque chose.

Et tant qu’on est dans les confessions, à certains moments, Michael Myers me fait penser à Michael Jackson, surtout avec sa combinaison trop courte. Voilà, c’est dit. Et autant vous le dire tout de suite, c’est pas une sequel-remake-reboot en 3D qui va arranger les choses, j’vous conseille d’arrêter les conneries tout de suite les mecs. Déjà que Rob était limite avec ses histoires de mère fantôme et de cheval blanc, va falloir se calmer maintenant.

Mandy, out.

9 réflexions sur “Michael Myers: Entre Haine et Amour

  1. Superbe article, je me suis reconnu dans le passage des 20 francs et du choix difficile entre les bonbons, le Picsou Mag et son gadget, ou… la cassette de Scream à l’étalage des cassettes à 10 francs 😀

    Par contre mon top 3 des tueurs serait le tien mais dans l’ordre inverse !

    Myers for ever.. haha

  2. Moi je crois que je mettrais pas Freddy dans le top, en fait, pour moi Freddy il ne fait pas partie de la clique que j’appelle les « psycho-de-plus-de-2m-qui-parlent-pas-ont-une-force-herculéenne-et-aiment-les-armes-blanches ».

    Du coup je liste:
    – Leatherface
    – Jason
    – Michael Myers

    Par contre j’adore tous les halloween, j’ai adoré celui de Rob Zombie (que j’ai vu grâce à ton blog il y a quelques jours) parce que ne pas connaitre son histoire m’avait manqué, mais le 2…
    J’ai pas du tout accroché, le fantôme de la mère psycho avec le Michael skyzo…A mes yeux, ca ne collait pas du tout avec le Michael des autres films.
    Je préfère l’oublier et rester sur le fait qu’il aimait sa maman et Boo et qu’il voulait la revoir, et que quand elle l’a pas reconnu et s’est montrée « hostile » envers lui, il s’est vexé et lui a montré comment c’était qu’être hostile 😀

    En fait c’est vrai que lui, ben c’est juste un mec super maléfique quoi, il est méchant un point c’est tout, pas d’envie de vengeance quelconque ou de raison, ni d’obéissance à une famille de taré consanguins :p

  3. Article très intéressant à lire. Le début avec la K7 est tellement vrai, moi c’était pour Shining que je m’étais lancé dans son visionnage sans savoir à quoi m’attendre. Il y a aussi eu Scream qui m’a traumatisé des appels sur le fixe où personne ne parle. Et bien évidemment It aka le clown qui te traumatise à vie des clowns.
    Mon top 3 ça donnerait Michael Myers, Jason et Gripsou le clown.

    Je sais pas comment tu as pu aimer le remake de Halloween par Rob Zombie mais je respecte. En tout cas j’ai détesté, aussi il faut dire que j’ai dû voir le premier je sais plus combien de fois.

  4. pffff jen n regarder a lage de petit et la j’ai 10ans j’adore halloween j’ai tout s masque a michael myers meme le meme couto m pk il tue

  5. Pingback: Mask Maker/Maskerade (2011) - La Revue | Le Blog Horreur

  6. Moi Halloween, c’est comme le post principal. J’avais 11 ans également. Et un après-midi ensoleillé de 2003. Juin je crois, j’errais dans la librairie près de chez moi. Comme d’hab et comme dans tout magasin où se trouvent des DVD, il faut que j’aille faire un tour de ce côté. Je tombe su la jaquette avec cette fameuse citrouille au couteau. Je lis le synopsis et achète de suite le DVD. 10 euros je crois. Le truc avec Halloween, c’est que je n’ai pas vraiment eu peur, sauf les petits moments de suspens. Mais j’ai adoré l’ambiance du film, la musique et surtout Michael. C’est mon personnage d’horreur préféré. Et encore aujourd,hui à 21 ans 😀

  7. Salut je suis unpeu surprise que toi et michael sa soit compliquer car moi ma mère avai mi le film puis sans le vouloir je les vue en plein meutre a l’âge de 5 ans et je continuer a regarder jusqua la fin et depuis ce jour de 5 ans jusqua mes 12ans car la jais 12 ans je nais pas arrêter de regarder les film d’horreure le film hlloween maver donc rendu acro et biensur je suis tromatier a vie tellement que c’est mon film d’horreur prèfèrè apres jason freddy les film que jai regardè ver 6 ans quoi a et chucky ma fais haiire les poupèe donc tu vois moi c’est pire que toi a 5 ans jai regarder le film et bcp d’otre la jen ai regarder 300 250 film d’horreure environ.

    donc en gros c’est

    -Halloween (Michael Myers)

    -Carrie

    -Jason

    -Freddy

    Mais parcontre comme jai vue carrie a 6 ans jai trouver sa bof moin mieu que amytiville et la le carrie 2 ( la haine ) je les vue ya pas longtemp et jaiter trop triste et jai aimer donc comme le 3 ( la revanche ) va sorti le 4 decembre 2013 je croi que carrie mèrite d’être 2ème c’est pour ca que je lais mis 2ème mais jver pas virè freddy tout de même

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