John Dies at the End est un film de Don Coscarelli (réalisateur de Phantasm) adapté du roman de David Wong – et Ross Stewart vous en parle.
Alors ouais, je sais, j’écris plus grand chose en ce moment mais c’est pas de ma faute, j’ai du boulot (et des séries à regarder et des litres d’alcool à boire avec mes amis et des chatons avec qui jouer à la maison, que des bonnes excuses, promis). Du coup, c’est Ross Stewart qui va s’occuper de votre cas aujourd’hui avec sa revue de John Dies at the End, pendant que j’essaye de trouver des films cool à triquiter pour vous de mon côté.
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ATTENTION ! ATTENTION !
Grosse tuerie intergalactique en approche ! Oui mes chers petits boulimiques de frissons, le film dont je vais vous parler aujourd’hui est tout simplement mega génialissime ! Réalisé par Don Coscarelli (à qui l’on doit Bubba Ho-Tep et Phantasm) et tiré du bouquin éponyme, que je n’ai pas lu hélas, John Dies at the End fait partie de ces films incontournables qu’il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie ! Cet objet filmographique non identifié, OFNI donc, mélange une sacrée dose de what the fuck, à beaucoup d’humour et de surnaturel, sans oublier d’accompagner le tout d’une bonne lampée d’horreur.
Mais plantons le décor ! Tout débute avec David Wong, extralucide cynique et un peu blasé. Le mec a quand même une mère toxicomane bipolaire qui s’est adonnée aux joies du vampirisme et de la nécromancie avant d’être internée. Sinon il peut savoir combien il y a de grains de riz dans une assiette, l’endroit où il a poussé, le nom de l’agriculteur, s’il était gaucher ou droitier, etc. Il peut aussi se plonger dans les rêves d’autrui, mais nous reviendrons là-dessus. Il est incarné à l’écran par Chase Williamson, un acteur qui sort de nulle part mais qui colle bien à son rôle d’hurluberlu déconnecté. Perso, à chaque fois que je le vois, je pense à un mix entre Joshua Jackson et Mathieu Sommet de Salut les Geeks.
Enfin bref, David a rendez-vous avec Arnie, un journaliste, pour lui parler de son métier de combattant du surnaturel. Il bosse en effet avec son meilleur ami, John Cheese (alias Rob Mayes, dont la carrière n’est pas bien épaisse non plus), pour protéger les vivants des apparitions d’outre-tombe. Ils peuvent voir les morts (comme ça, sans équipement particulier), mais ils ne savent pas forcément qu’ils ont un spectre en face d’eux. Petit détail sympa : les fantômes ne leur apparaissent pas sous le même aspect. Par exemple David pourra voir une petite brune chétive quand John pensera être en face d’une grande blonde athlétique. Ces chasseurs de fantômes des temps modernes ne portent pas de combi blanches, et ne risquent pas de croiser d’effluves ! Non, leur matos c’est plutôt batte cloutée (recouverte des pages de l’Ancien Testament pour info), arbalète, fusil de chasse, hache ou encore lance-flammes improvisé.
Mais soyons clair, John Dies at the End n’est pas un film d’action, certes il y en a, mais ce n’est pas le coeur du propos. N’attendez donc pas à voir deux mecs sauter partout armes aux poings pour zigouiller de l’ectoplasme en pagaille. En fait, le métrage s’articule en deux parties. La première sert juste à introduire le contexte et dure à peine une quinzaine de minutes. On y trouve nos deux loustics en train d’aider une fille harcelée par le fantôme de son ex petit copain. La deuxième se concentre sur les circonstances qui les ont amenés à devenir des aventuriers du paranormal.
Une histoire hallucinante où le réel perd peu à peu toute signification !
Quand SOS Fantômes rencontre Las Vegas Parano !
Tout commence par une fête bien arrosée, style concert improvisé. David y rencontre un afro mystique, Robert Maley, qui joue au petit chimiste à ses heures perdues, façon labo clandestin pour création de substances hallucinogènes sorties tout droit de l’enfer. Après quelques révélations énigmatiques du rasta, notre héros rentre chez lui dépité sans se douter que cette rencontre va changer sa vie à jamais. Tout ça parce qu’elle va changer celle de John, qui l’appelle au secours au beau milieu de la nuit à cause d’un mega bad trip. Il n’aurait peut-être pas dû essayer la Soy Sauce, la drogue créée par Mr. Marley. Et quand on voit ce liquide noirâtre commencer à bouger tout seul on n’a vraiment pas envie d’accompagner son maki avec.
Cette substance vivante, et apparemment consciente, permet d’accéder à un niveau de perception supérieur pour voir à travers le temps et l’espace, ou accéder aux rêves d’une personne par exemple. C’est comme ça d’ailleurs que David va convaincre Arnie qu’il a réellement des pouvoirs paranormaux et que il n’est pas juste un escroc à la petite semaine. Et franchement après avoir entendu le rêve d’Arnie, je me dis que lui aussi a dû avoir une enfance très spéciale. Tout ça pour dire que le plan initial de David, emmener John aux urgences, va grandement changer de cap. Les deux amis vont devoir arrêter l’invasion de créatures extra-dimensionnelles dans notre monde pour sauver l’espèce humaine de l’asservissement. Rien que ça !
Bien monté et très rythmé, John Dies at the End ne nous laisse aucun temps mort. C’est simple, on ne s’ennuie pas une seconde, avec des dialogues style « Un jour j’ai vu le rein d’un type se faire pousser des tentacules et s’extirper d’un trou creusé dans son dos pour clapoter à travers le sol de ma cuisine », des scènes de dingue avec une moustache volante belliqueuse, ou un monstre fait de morceaux de barbaque, mais aussi une pelletée de personnages secondaires insolites ! Le film s’assortit en effet de seconds rôles bien perchés. Entre Albert Marconi, le medium médiatique tout puissant, Robert Marley, le rasta qui en a vraiment trop pris, le flic à moitié cinglé qui lui en a définitivement trop vu, ou encore le type sorti de nul part qui se balade avec des limaces mutantes, on est servis ! Même s’ils n’ont pas beaucoup de lignes à leur CV, j’ai trouvé les deux acteurs principaux parfaitement dans le ton et on retrouve aussi quelques têtes connues : Arnie est incarné par Paul Giamatti (Il faut sauver le soldat Ryan, The Truman Show, L’Illusionniste, Very Bad Trip 2) et Marconi est interprété par Clancy Brown, l’inoubliable Kurgan dans Highlander. Easter Egg pour les fanatiques, l’apparition d’Angus Scrimm, alias The Tall Man dans Phantasm (qui tient ici le rôle d’un prêtre).
Je résume : John Dies at the End est un film hallucinant, bourré d’humour, un peu gore mais pas trop. C’est surtout un énorme trip qui m’a rappelé le Festin Nu. Mieux vaut donc laisser la logique de côté et prendre le film comme un bon gros délire, sous peine d’être écoeuré par cette avalanche de situations improbables.
Certaines questions resteront à jamais sans réponse : La sauce a-t-elle vraiment un plan ? Si oui, lequel ? Et pour le goût, elle est plutôt salée ou sucrée ?
– Par Ross Stewart.
t’as fumé la moquette ?? ça ressemble à un épisode de docteur who en encore plus nul !
Je l’ai vu hier, et je me suis plutôt bien poilée. Un peu trop de blague sur les pénis à mon goût (jsuis pourtant pas prude, mais une fois ou deux dans un film, c’est bien, au delà, ça me gonfle).
Ça ne sera pas mon film préféré, mais c’est un bon wadafuck 🙂 Merci pour la découverte !