Splice (Revue)

« Splice »

Réalisé par Vincenzo Natali

Bon, avant de rédiger cette revue il faut que je vous mette un peu dans le contexte name-dropping et étalage de privilèges. J’ai pu voir Splice en avant-première le 16 juin dernier (et depuis je me retiens de vous en parler) et j’ai eu la chance d’y voir le gratin du web. Blogueurs influents, web-journalistes mais surtout, surtout… Julien le roux de l’Amour est Aveugle. Eh ouais. J’ai même pris une photo avec lui et je lui ai fait faire une petite vidéo. Eh ouais. Bon voilà maintenant que je me suis débarrassée de ça on peut passer aux choses sérieuses.

Splice, c’est l’histoire de deux scientifiques élevés au rang de superstars des laboratoires grâce à leurs découvertes en matière de bidouillage génétique. Leur plus gros succès : la création de deux animaux très très moches à partir de l’ADN de plusieurs créatures existantes. Je persiste à dire que ces bestioles ressemblent à deux gros pénis mais ce n’est que mon avis. Mais Clive (Adrien Brody) et Elsa (Sarah Polley) ne veulent pas s’arrêter en si bon chemin. Prochaine étape : mixer l’ADN d’un être humain avec des éléments provenant d’autres animaux. Le mythe de la créature de Frankenstein complètement remis au goût du jour, en somme.

Résultat ? Le film brise toute une série de barrières, notamment sur le plan moral. Ce qui donne un film relativement original avec des éléments rarement vus au cinéma, surtout dans une grosse production hollywoodienne. Mieux que ça, peut-être que c’est une arnaque qui fonctionne tellement bien que je m’en suis pas rendue compte, mais j’ai pas eu l’impression d’assister à un étalage d’éléments chocs saupoudrés sur une bande sans intérêt. Au contraire, en surface comme en profondeur, j’ai apprécié chaque minute du film. Les longueurs sont inévitables dans une histoire comme celle-ci mais largement supportables, ne serait-ce que parce qu’elle sont comblées par de bien jolies images. La créature en question, Dren (Delphine Chanéac) , est magnifique. Il est difficile d’inclure des effets spéciaux dans un cadre réel sans qu’ils ne fassent tâche, mais là on arrive presque à croire à l’existence de Dren telle qu’elle nous est présentée. La dernière fois que j’ai ressenti une impression telle de « réalité », c’était avec The Host, dont je trouve le monstre vraiment bien foutu.

Il est important de noter que Vincenzo Natali est le dieu vivant qui a pondu le film Cube, ce qui vous donne une idée de son potentiel de retournage de cerveau à l’écran. Je suis, encore aujourd’hui, incapable d’oublier l’effet ressenti lorsque j’ai vu Cube à 14 piges, et j’essaye toujours de comprendre ce qui s’est passé. Et malgré les quelques trous présents dans le scénario de Splice, ce serait vraiment jouer la fine bouche que de m’arrêter à ça, alors que pour une fois, on tient là une œuvre originale et vachement bien ficelée. Autre petite note importante : Guillermo Del Toro fait partie des producteurs. Dans le genre garantie de qualité, on a rarement fait mieux, c’est le label rouge du cinéma de genre (si vous avez vu L’Orphelinat, vous même vous savez… et si vous l’avez pas vu, réparez cette erreur au plus vite par pitié).


Le film nous prend gentiment par la main pour nous emmener dans des recoins sombres qu’on refuse d’explorer par nous-même parce que nous avons été élevés dans la société qu’on connait et que nous possédons tous le même package de règles morales de base. Nous avons été conditionnés à être profondément choqués par ce que Splice nous montre, et bien que votre présence sur ce blog signifie que vous avez l’habitude de transgresser certaines de ces règles, vous risquez d’être un petit peu surpris. Au pire, vous vous sentirez un peu sale et mal à l’aise, au mieux, vous irez chanter votre chanson dans les tavernes du monde, « J’ai vu Splice et je n’ai pas sourcillé/Je suis un être supérieur, devant moi vous devez vous agenouiller ».


La conclusion, c’est que j’ai adoré, et que je vous le conseille vivement, et comme d’hab, je vous invite à venir me donner vos impressions après histoire qu’on puisse taper dans nos mains en cœur en chantant les louanges du film, ou qu’on se batte avec des queues de billard en cas de désaccord.

Sortie en salles demain, le mercredi 30 juin.

Bande-Annonce :

http://www.youtube.com/watch?v=URkrZcJ99z0



23 réflexions sur “Splice (Revue)

    • En JANVIER ? Donc je peux aller me rhabiller avec mes privilèges en carton. Tu veux m’afficher devant mes lecteurs c’est ça hein ?!

  1. Pingback: Tweets that mention Splice (Revue) | Le Blog Horreur -- Topsy.com

  2. Je ne l’ai pas encore vu et j’ai très envie de le voir 🙂

    Je trouve la créature très jolie de visage et j’avoue avoir un faible pour ce style de pattes…mais sérieux je trouve qu’ils auraient pu un peu plus pousser le concept…

    Ils lui ont collé des avant-bras aux chevilles et basta…(mon frère l’a pas vu quand je lui ai montré l’image où elle est de profil, suffit de cacher son corps jusqu’à la cheville pour voir les bras non retouchés)
    La main aurait bien des difficultés à se tenir de la sorte en soutenant un corps aussi lourd… il n’y à qu’à voir les singes.
    Enfin je trouve ca dommage, mais j’aime bien les concepts « réalistes » et sachant que tous les squelettes sont formés sur la même base, elle, elle n’aurait pas pu sortir comme ca ! héhé
    Mais bon elle est harmonieuse de profil j’avoue. J’me demande si elle court bien avec ces mains/pieds

  3. Ah moi aussi je l’ai vu il y a quelques temps déjà. Je me suis beaucoup attaché a la créature Dren.
    Par contre à la fin avec les scenes de … enfin on voit de quoi je parle, je suis ressortie genre oO !

    et après à chaque fois que je voyais une affiche de Splice, ça me m’était mal à l’aise.

    Donc moi mon avis est plutôt mitigé, c’est comme pour le design de la créature, c’est attrayant et repoussant à la fois.
    Donc comme le dit très bien l’article, il faut aller le voir an sachant que ça bouscule un peu l’esprit. (et ça c’est bien ^^)

  4. […] La dernière fois que j’ai ressenti une impression telle de “réalité”, c’était avec The Host, dont je trouve le monstre vraiment bien foutu. […]
    C’est ironique ?

  5. Nan justement, sans parler de perfection, j’ai vraiment trouvé que la bestiole de The Host était l’une des plus réalistes qu’on ait pu voir. Quand on voit Cloverfield ou Godzilla, il est clair qu’on est pas encore au point niveau réalisme des grosses bêtes qui foutent en l’air toute une ville et j’ai trouvé que The Host se démarquait sur ce point.

    Alors certes, y a encore de la route à faire, mais je trouve l’interaction humains/monstre plus convaincante que dans la majorité des films de genre, rien que quand le monstre chope la gamine au début, y a pas ces espèces de décalages pourris entre animation et réel qu’on voit souvent. Je m’exprime comme une courge mais je maintiens ma position et je défendrai The Host et sa qualité graphique jusqu’à ce qu’on me montre quelque chose d’encore plus convaincant.

  6. J’ai plutôt envie de voir ce film. Je trouve la bestiole assez attrayante de profil. (petite parenthèse: la dernière fois que j’ai vu Delphine Channéac, qui joue le rôle de Dren, c’était dans le nullissime navet « Laura, la série de l’été  » sur M6. Sacrée promotion)

    A part ça, je suis d’accord avec Mandy: The Host est un bon film vraiment bien foutu.

  7. J’ai été le voir vendredi soir (à la dernière séance, brrr).
    J’avoue que ta revue n’est pas tout à fait étrangère à ma décision d’aller voir ce film. J’avais été voir les critiques sur Allociné, qui sont, comme souvent, soit noires, soit blanches.
    Je dirais que ceux qui l’ont vu et qui disent que c’est un navet, n’ont rien compris au film!!!
    J’ai adoré que pour une fois (comme tu le dis d’ailleurs) on s’interesse à la psychologie des personnages, à l’étrange relation qui lie créature et créateurs.
    Un seul regret,la scène de fin est hyper prévisible. C’est vraiment dommage.

  8. C’est le premier film où j’ai pu exprimer à la fois une expression de « Whaouuuu 🙂  » et de « Poouah :s » …
    Je ne suis pas réellement brancher film d’horreur, je pense qu’il me manque le chromosome « horror », mais là, j’étais plus intéressé par l’aspect fantastique du film.
    Seulement, je trouve que par moment ça va trop loin…. Non pas dans la création de Dren mais plutôt dans sa relation qu’elle entretient à certains passages du film avec chacun des deux scientifiques…
    C’est une fatalité, en plus du manque de la fibre « épouvante », j’ai toujours une âme d’enfant ce qui inclut une certaine naïveté … Alors lors de l’avant dernière scène, j’ai eu du mal à supporter ….
    En ressortant de la salle, on ne savait pas trop quoi dire ni quoi penser dans l’instant t+1 minute…

  9. Comment les commentaires me donnent trop envie d’y aller !

    Faudrait que j’arrête de les lire, j’ai quand même l’impression de comprendre ce qu’il va se passer, mais ca ne gache en rien l’envie de le voir !

  10. Franchement le film je l’ai vu hier et bien « bof » je dois avouer que la qualité de projection était pas top ! La bande annonce paraissait prometteuse. J’ai été déçue par les acteurs enfin l’actrice principale je ne l’ai pas trouvé si bien que ça. Niveau du personnage, lorsqu’elle reproduit la relation difficile qu’elle avait avec sa mère sur Dren (au féminin) ça fait un peu psychologie de comptoirs. Les doublages étaient pas top non plus …

    J’ai quand même aimé voir ce film car on mesure assez bien la catastrophe que cela peut-être de manipuler trop les gènes humain ou animal. C’est un peu un thème récurant d’une perte de contrôle totale sur une manipulation génétique! A trop vouloir se perfectionner le genre humain causera sa perte.

    Donc bilan bof … j’aurais préféré le voir en streaming !

  11. Hein? T’es là toi? Roooh, et toi qui est-tu pour interdire aux gens de discuter? Si tu ne tolères pas, ne participe pas… Tu ne fais que nous insulter, t’es vraiment pas marrante.

  12. Bref. J’ai donc enfin vu Splice et…disons simplement que son visionnage devrait être obligatoire dans toutes les facs de biologie. Histoire de couper l’envie à certains.

  13. Je l’ai vu !!!!

    Enfin !! Et quel plaisir !

    Dren est carrément trop attachante ! a roucouler comme ca j’ai adoré, mais bon, moi j’aurais essayé de lui apprendre le langage des signes au lieu de la faire jouer avec un scrabble 😉

    Je ne pense pas que diffuser ca dans les facs de bio en dissuaderais certains, au contraire ! (sans parler des fans de Hent*i ….)
    Mais vraiment, les films dont la fin n’est pas décevante se font rares, et celui là est bien placé, même si oui la fin fin est prévisible, la petite scène de perte de contrôle était super!
    Mais ca sent la suite 😀

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