Revue: Sleepaway Camp (1983)

« Sleepaway Camp »

Réalisé par Robert Hiltzik

affiche

J’avoue ces derniers temps j’ai été un peu radine en matière de revues mais promis je vais tenter de me rattraper, histoire que ce blog ne devienne pas un recueil de news uniquement. Dernièrement j’ai décidé de voyager dans le temps et de revenir aux sources, aux premiers films d’horreur que j’ai vus quand j’étais encore accro aux biberons de chocolat chaud. Pour la plupart, ce sont des films des années 70-80 qui passaient sur des chaînes comme RTL9… Lors de ce fabuleux voyage intérieur, je suis retombée sur Sleepaway Camp et je me souviens avoir ressenti exactement la même chose en le voyant quinze ans plus tôt : une effusion de joie intense.

Sleepaway Camp commence dans un lac, avec un père qui s’amuse gaiement avec ses deux enfants – Peter et Angela. Mais une skieuse nautique vient bouleverser la petite vie de famille tranquille du trio en provoquant un horrible accident causant la mort du père et de l’un des gamins. Huit ans plus tard, on retrouve Angela le jour de son départ pour le camp Arawak en compagnie de son cousin Rick. Cette gamine a la tante la plus chelou de l’univers d’ailleurs. Au camp, tout le monde se fout de la gueule d’Angela parce qu’elle est extrêmement réservée, ne dit pas un mot et refuse de s’impliquer dans les activités communes. Mais son cousin n’hésite pas à jouer des poings pour prendre sa défense. Pour ajouter à cette joyeuse ambiance, un tueur rôde dans le coin et semble bien décidé à massacrer tous les campeurs et leurs superviseurs.

sleepawaycamp

Sleepaway Camp est ultra kitsch. Les acteurs sont horriblement mauvais, leur style vestimentaire est une véritable insulte au bon goût – si les mini-shorts et tops au-dessus du nombril étaient faits pour les hommes, ça se saurait – mais ça reste néanmoins un de mes slashers préférés. Les personnages sont tous d’énormes clichés sur pattes, du cuisto pédophile à la garce nymphomane, mais franchement si y a bien des gens qu’on a envie de voir mourir violemment, ce sont eux. Les meurtres sont d’ailleurs assez originaux dans l’ensemble, vu qu’il n’y a pas d’arme unique – un peu comme dans les premiers Vendredi 13, le tueur fait avec ce qu’il a. Et en 1983, tout ce qu’on demande à un slasher c’est du sang, du sexe, et des répliques ringardes. Certains penseront peut-être qu’il en faut peu pour me satisfaire, et dans ce cas là je dis tant mieux.

Dieu merci : les 80's, c'est fini.

Dieu merci : les 80's, c'est fini.

Judy et Meg sont les deux pestes de la colo, les deux salopes de service qui font bien chier Angela, et ce qui leur arrive n’est finalement que justice. Le jeu des acteurs a beau être mauvais, je vous assure qu’il y a bien pire, et dans le cas de Sleepaway Camp, ça ne pose pas de réel problème. Et puis j’ai tendance à être plus indulgente avec les films des années 80, j’ai l’impression qu’à l’époque on se devait d’être mauvais pour jouer dans un  film d’horreur (pour en revenir à Vendredi 13, la série comporte son lot d’acteurs ratés, et là encore ça n’enlève rien à son charme). Pareil pour la qualité de la pellicule, c’est une horreur, surtout maintenant qu’on a découvert les Blu-Ray, la HD et compagnie, mais quitte à se plonger dans l’ambiance rétro, autant y aller à fond. C’est comme retrouver une vieille cassette vidéo poussièreuse, ambiance nostalgique assurée.

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Un autre avantage des années 80 : la présence d’un véritable scénario. Là où aujourd’hui on se contente de survoler rapidement les personnages en attendant qu’ils se fassent massacrer, Sleepaway Camp n’hésite pas à forcer un peu sur les personnalités de chacun. On peut assister à une longue (trop longue pour certains) partie de baseball, et à d’autres scènes qui n’ont rien à voir avec les meurtres qui se déroulent au camp, comme des petites pauses qui nous font haïr de plus en plus les futures victimes du tueur. Au final, ça ajoute de l’authenticité au film, qu’on ne peut ressentir que lorsque l’on a pas du tout connu ces années là dans la vraie vie, parce qu’on peut très vite se persuader que ça se passait vraiment comme ça avant. Enfin, c’est comme ça que ça marche pour moi.

Et enfin, le meilleur moment du film, le truc qui fait qu’il a une place toute particulière dans mon coeur : la scène finale. Evidemment, je n’en dirai rien, j’suis pas une pute, mais rien que pour ça il faut le voir au moins une fois. Vous pouvez détester la totalité du film, je ne m’en indignerai pas (promis) mais putain la fin… la fin les mecs ! Cultissime, extraordinaire, j’en suis restée bouche-bée, sur le cul, incapable de réagir pendant 5 bonnes minutes. Après j’ai sauté partout dans la baraque en m’arrachant les cheveux et en poussant des hurlements hystériques mêlés à des éclats de rires venus tout droit de l’enfer. J’ai rarement ressenti ça à la fin d’un film. Plus le film avançait et plus je m’enfonçais confortablement dans ma couette, bercée par l’histoire et la suite de meurtres, attendant sagement le dénouement et BAM ! grosse claque dans la gueule. Je n’en avais aucun souvenir et je me demandais bien ce qui avait pu me marquer à ce point, et je ne m’attendais pas à un truc aussi énorme.

Sleepaway Camp est bel et bien un de mes films préférés de tous les temps, tout ça grâce à cette scène finale (bon, pas que, évidemment) et j’ai hâte de le faire découvrir à tous ceux qui croiseront ma route. Au moins pour filmer leur réaction à la fin du film.

En bonus, la bande-annonce :

8 réflexions sur “Revue: Sleepaway Camp (1983)

  1. Salut Mandy je viens de retrouver ce film au souvenir flou comme toi mais je me souviens qu il m avait marqué , je me souviens plus ou moins de la fin 😉 comme toi avec mon pote on était resté sur le cul (a 11 ans) jamais vu ça ailleurs , si je m en souviens si bien c est que après on a imité cette scène avec mon pote pendant des jours (oui tu as compris , en l imaginant c est marrant sans dévoiler pour les amateurs qui voudront le mater 😉 ) bon a l instant ou je t écris je l ai plus revue depuis ce temps la donc j ai hâte de redécouvrir tous ça 🙂 bon blog , bonne soirée.

    Gün

  2. Hahaha moi aussi je suis passée par la phase « imitation » (sauf que j’ai dû utiliser quelques accessoires, pour des raisons évidentes)… mais à revoir même aujourd’hui, c’est toujours un plaisir !

  3. Je viens de le voir, en ayant connu ce film par la parodie de Robot chicken. Alors vu qu’ils parodient la fin, je m’y attendais, mais en un sens heureusement sinon je me serais bien chié dessus. Et (bon, pleins de gens doivent dire ça) pourtant je suis habitué à l’horreur, c’est ce que je regarde principalement.
    Je plains ceux qui ont vu ça à 11 ans, à l’époque c’était Terminator 2 pour moi.

  4. Bonjour à tous, enchanté de tomber sur ce site. Je tombe dessus après avoir maté Insidious (pour prolonger la frustration du twist final). Concernant Sleepaway, eh bien je l’ai maté sur la 5 à l’époque et la fin m’avait vraiment impressionné car vraiment inattendue et bien tordue.
    A très bientôt

  5. Pingback: April Fool's Day (1986) - Joyeux 1er avril ! | Le Blog Horreur

  6. je viens de le voir, grâce à ton blog.
    the claque, en effet super ambiance je me suis bien marrée, et quel final, j’en ai eu la chair de poule. Bref merci à toi de m’avoir orienté vers ce film qui me rappelle aussi plein de bons slashers de l’époque.

  7. excellente revue !! 🙂
    maté ça avec mon frere à 11/12 ans, rien à dire c’est la meilleur fin de film, scotché sur le générique de fin, on savait plus quoi faire 🙂 yavait aussi le coté malsain avec les parents qui m’avait bien fait flippé, bref resté gravé a tout jamais^^ un must
    on avait maté aussi « street trash » à l’epoque bbrrr bien grave zarbi celui la aussi

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